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Au menu de cette revue de presse française, jeudi 26 mai, la huitième journée de mobilisation contre la loi Travail, alors que le mouvement social continue de s’étendre, marqué par le durcissement du ton employé par les uns et les autres. Un rapport sur les fonctionnaires remis à plus tard. Et la qualité du système de santé français.

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A la Une de la presse française, ce matin, la huitième journée de mobilisation contre la loi Travail.
Des manifestations prévues dans toute la France, et une contestation syndicale qui continue de s’étendre - raffineries bloquées, grèves dans les transports, centrales nucléaires à l’arrêt: «l’incendie se propage avant l’Euro», titre 20 minutes, qui rappelle qu’il ne reste plus que deux semaines avant la  compétition. Ca se rapproche, alors que le mouvement social continue de se durcir - pas seulement le mouvement social, semble-t-il, ses détracteurs, également. Ces derniers ont fait du secrétaire général de la CGT, en tête de la contestation contre la loi El Khomri, leur bête noire. A la Une du Figaro, Philippe Martinez, photo dramatique à l’appui, est «l’homme qui veut mettre la France à genoux». D’après le journal, le responsable syndical «ne recule devant rien pour tenter de faire plier le gouvernement», «quitte à paralyser le pays». Après avoir dénoncé le «terrorisme économique» du patron de la centrale, le Figaro s’en prend à «la dictature cégétiste»: «Qui sa cache derrière la moustache de Philippe Martinez? Un nostalgique de Staline et de la lutte des classes?», demande le journal, tandis que ses confrères de l’Opinion, ulcérés par la décision de la CGT «de bloquer l’impression des journaux qui avaient refusé de publier sous la contrainte un tract appelant le gouvernement à retirer la loi Travail», évoquent ce 26 mai comme «une date qui restera comme un de ces moments où l’on peut avoir honte de ce qu’est devenue l’action syndicale». L’Opinion dit relayer «le ras-le-bol» des organisations patronales – des patrons qui craindraient à présent  «le pire», la «paralysie» de tout le pays. La CGT, de son côté, justifie la mobilisation par le fait que le gouvernement a choisi de «passer en force» sur la loi travail. Dans la tribune publiée par l’Humanité, Philippe Martinez tente de justifier le combat mené par son syndicat. «La modernité, c’est le progrès social, pas un retour au XIXème siècle», plaide le secrétaire général de la CGT, qui dit vouloir dénoncer «un gouvernement qui impose des reculs sociaux successifs (et) se radicalise».
Le mouvement social s’étend, les discours se durcissent de part et d’autre. «Bloqués», résume Libération, qui se demande si «l’affaire vaut (réellement) le blocage d’un pays tout entier» - «d’autant que le retrait du projet aurait un inconvénient majeur», selon Libé, «faire passer par-dessus bord les avancées incontestables qu’il contient». «La CGT peut-elle bloquer le pays?», s’interroge la Croix, qui rappelle que «malgré de nombreux mouvements, on est encore loin d’une grève généralisée», et que les Français «continuent de soutenir le mouvement… du moins pour le moment». Le journal évoque «une forme de «grève par procuration» dans un pays où les salariés restent très peu syndiqués, mais où l’on juge légitime de défendre ses droits». La CGT n’a d’ailleurs pas le monopole de la contestation contre la loi Travail, constatent les Echos, qui rapportent qu’une partie des députés PS continue à vouloir rediscuter le texte – bref, François Hollande reste «sous pression de sa (propre) majorité». Une majorité «de plus en plus fébrile», notamment par la voix de Bruno Le Roux, le président du groupe socialiste à l’assemblée, qui aurait «semé le trouble en proposant de rediscuter le texte, en particulier de l’article 2 sur les accords au sein de l’entreprise». Le gouvernement continue d’afficher sa fermeté. Mais d’après le Parisien, il serait «prêt» à modifier le fameux article 2 de la loi Travail – «prêt à lâcher du lest» - sur une disposition qui constitue pourtant le cœur de leur réforme.
Le gouvernement  a en revanche décidé d’ajourner la publication d’un rapport sur le temps de travail des fonctionnaires, que l’Obs s’est procuré. Le magazine assure que ce report est dû au fait que «l’exécutif a préféré ne pas ajouter une provocation au programme, déjà très chargé, des affrontements sociaux» - ce rapport indique que les fonctionnaires travaillent en moyenne 15 jours de moins que les salariés du privé. «A la clé, explique l’Obs, des millions d’heures de travail qui pourraient faire progresser la productivité des services publics en épargnant le budget de l’Etat». Les fonctionnaires dont font partie les personnels des hôpitaux, qui peuvent se targuer de travailler pour le système de santé qui offre à la France la première place dans la lutte contre les «décès évitables», selon le site du Monde.
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