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La zone euro débloque un troisième plan d'aide de 10,3 milliards d'euros pour la Grèce

Les ministres des Finances de la zone euro se sont accordés mercredi sur le déblocage de nouveaux prêts à la Grèce, d'un montant total de 10,3 milliards d'euros. Des "mesures progressives" ont également été décrétées pour alléger la dette d'Athènes.

"Nous sommes arrivés à un accord", s'est félicité le président de l'eurogroupe Jeroen Dijsselbloem à l'issue d'une réunion cruciale des 19 ministres des Finances de la zone euro. Dans la nuit de mardi à mercredi 25 mai, au terme de près de onze heures de discussion, ces grands argentiers de la monnaie unique ont décidé de débloquer de nouveaux prêts d'un montant total de 10,3 milliards d'euros pour la Grèce, le pays ayant acté les réformes qui lui avaient été demandées. Il s’agit du troisième plan d’aide à Athènes depuis 2010.

Une première tranche de 7,5 milliards d'euros sera déboursée dès juin, suivie d'autres dont les montants et la date exacts n'ont pas été complètement détaillés.

"C'est quelque chose dont je n'aurais pas osé rêver il y a un mois [...] C'est un moment important dans le long programme grec, un important moment pour chacun d'entre nous, depuis l'été dernier, quand nous avons connu une crise majeure de confiance entre nous", a ajouté Jeroen Dijsselbloem, qui est aussi ministre néerlandais des Finances, lors d'une conférence de presse.

"C'est un important moment pour la Grèce après tant de temps", s'est quant à lui réjoui le ministre grec des Finances, Euclide Tsakalotos.

Cet argent frais permettra à l'État grec de rembourser les factures impayées accumulées et defaire face à une échéance de remboursement de quelque 2,2 milliards d'euros à la Banque centrale européenne (BCE) le 20 juillet.

"Les autorités grecques ont fait preuve de responsabilité", a loué le commissaire européen aux Affaires économiques, Pierre Moscovici. Ce dernier a mentionné la réforme des retraites adoptée début mai et le vote dimanche dernier par le Parlement grec d'un projet de loi prévoyant un mécanisme de correction automatique en cas de dérapage budgétaire et des mesures supplémentaires pour accélérer les privatisations et augmenter les taxes indirectes. Des décisions impopulaires contre lesquelles avaient manifesté plus de 10 000 personnes ce week-end à Athènes.

Allègement de la dette

Plus important encore, les ministres des Finances se sont mis d'accord sur le principe d'un allègement de la dette grecque, la plus élevée de toute la zone euro, en 2018, via un paquet de mesures. La dette grecque s'élève à près de 180 % du PIB national. Ces mesures seront mises en œuvre "progressivement".

Cet allègement devrait permettre à la Grèce de se conformer aux critères du plan de sauvetage.

Défendue avec insistance par le FMI mais jugée prématurée par Berlin, cette promesse a permis l'adhésion de l'organisation internationale au programme de renflouement.

"Nous saluons le fait que tout le monde reconnaisse désormais maintenant que la dette grecque n'est pas viable", a affirmé le directeur du département Europe du FMI Poul Thomsen, présent à la conférence de presse finale.

Berlin, premier créancier de la Grèce, avait été longtemps opposé à toute promesse d'allègement de la dette grecque, avant la fin du troisième programme d'aide, en 2018, ou plus particulièrement avant les législatives allemandes de 2017. Mais l'Allemagne tenait également à ce que le FMI participe au programme. Elle estime en effet que le fonds, expérimenté dans les plans de sauvetage, est garant d'une certaine rigueur.

Avec AFP et Reuters