Plusieurs attentats à la bombe ont frappé, lundi, les villes syriennes de Tartous et de Jableh, deux bastions du régime de Bachar al-Assad sur la côte méditerranéenne, faisant plus de 140 morts. L'EI a revendiqué les attaques.
Au moins 148 personnes ont péri lundi 23 mai, dans une série d’attentats qui ont frappé Tartous et Jableh, deux localités syriennes de la côte méditerranéenne contrôlées par les forces gouvernementales de Bachar al-Assad.
Les attaques ont aussitôt été revendiquées par l’organisation État islamique (EI). Le groupe jihadiste n'a pas de présence connue sur la côte syrienne, contrairement à son rival le Front al-Nosra, branche syrienne d'Al-Qaïda. Mais l'EI compte sur ses cellules dormantes pour attaquer ses ennemis.
"Des attaques menées par des combattants du groupe État islamique ont frappé des rassemblements d'alaouites [communauté religieuse à laquelle appartient le président Bachar al-Assad] dans les villes de Tartous et de Jableh sur la côte syrienne", a indiqué l'agence Amaq, liée à l'organisation jihadiste.
Les attaques ayant touché Tartous et Jableh sont inédites dans ces villes habitées en grande partie de Syriens alaouites. Elles ont, de ce fait, été relativement épargnées par la guerre qui ravage la Syrie depuis cinq ans. En outre, les deux villes accueillent la base maritime et l'aéroport militaire du contingent russe soutenant les forces gouvernementales.

Au moins sept explosions
Une source proche des autorités syriennes, contactée par France 24, a recensé au moins deux attaques à la voiture piégée et cinq attentats-suicides dans ces deux villes, distantes de 70 kilomètres. À Tartous, une voiture piégée a explosé dans une gare de bus. Trois attentats-suicides ont ensuite frappé la ville et sa banlieue résidentielle.
À Jableh, un des attentats-suicides s’est notamment produit à l’entrée de l’hôpital de la ville. Selon Wassim Nasr, spécialiste des mouvements jihadistes pour France 24, "le kamikaze a aidé des victimes [d'un attentat précédent] avant de monter dans une ambulance et de se faire exploser à l'entrée des urgences".
Cette série d'attentats sans précédent a été menée, alors que l'EI fait face à une pression croissante en Syrie comme en Irak, où les forces gouvernementales ont lancé lundi la bataille pour chasser les jihadistes de la ville de Fallouja.
Avec AFP et Reuters