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Syrie : le Pentagone refuse des frappes communes avec la Russie

La Russie, qui a proposé vendredi aux États-Unis et à la coalition internationale d'effectuer des frappes aériennes communes contre des "groupes terroristes" en Syrie, s’est vue opposer une fin de non-recevoir par Washington.

C’est un "non" sans ambiguïté. Le Pentagone a écarté vendredi 20 mai la proposition russe d'effectuer des frappes communes en Syrie, arguant du fait que les États-Unis ne "collaboraient pas" militairement avec les Russes en Syrie.

"Nous ne collaborons pas et nous ne nous coordonnons pas avec les Russes" sur les opérations militaires en Syrie, a indiqué un porte-parole du Pentagone, le capitaine de vaisseau Jeff Davis.

Par la voix du ministre russe de la Défense, Sergueï Choïgou, Moscou avait proposé aux États-Unis et à la coalition internationale menée par Washington d'effectuer des frappes aériennes ensemble à partir du 25 mai contre des "groupes terroristes" actifs en Syrie.

"Nous proposons aux États-Unis [...] que les forces aériennes russes et l'aviation de la coalition menée par les États-Unis commencent à partir du 25 mai à planifier et effectuer ensemble des frappes aériennes" visant les groupes "terroristes" dont le Front Al-Nosra, branche syrienne d'Al-Qaïda, a déclaré le ministre, lors d'une réunion à Moscou, diffusée en direct par la télévision publique.

Cessez-le-feu globalement respecté

Il s'agit également de viser les groupes armés illégaux qui ne soutiennent pas le cessez-le-feu instauré en Syrie depuis le 27 février, ainsi que les groupes armés et les "caravanes transportant des armes et des munitions qui traversent illégalement la frontière turco-syrienne", a-t-il indiqué.

La Turquie, membre de l'Otan, qui participe à la coalition internationale menée par les États-Unis, devrait a priori s'opposer à des frappes visant sa zone frontalière.

La Russie se réserve par ailleurs "le droit de mener unilatéralement des frappes à partir du 25 mai contre les détachements des groupes terroristes et les groupes armés illégaux qui ne respectent pas le cessez-le-feu", a précisé Sergueï Choïgou.

Moscou et Washington, qui co-président le groupe de soutien international à la Syrie (GISS, 17 pays), pilotent le dossier et le contrôle du cessez-le-feu, instauré sous leur impulsion le 27 février et globalement respecté.

Les groupes jihadistes comme l'EI sont toutefois exclus de la trêve décrétée en Syrie afin de favoriser des pourparlers entre le régime de Damas et les rebelles pour mettre fin à un conflit complexe qui dure depuis cinq ans et a fait plus de 270 000 morts.

Avec AFP