
C'est un jugement qui ne devrait pas satisfaire la famille d'Éric Lang, ce Français battu à mort dans un commissariat égyptien en 2013 : alors que la défense de ce dernier accuse les policiers, six détenus ont été condamnés à 7 ans de prison.
Six détenus ont été condamnés, dimanche 15 mai, à sept ans de prison en Égypte, accusés d'avoir battu à mort un Français en 2013 dans la cellule d'un commissariat, alors que la défense et la famille de la victime accusent, eux, les policiers.
Éric Lang, 49 ans, qui enseignait le français en Égypte, est mort après avoir été violemment battu le 13 septembre 2013, alors qu'il était détenu depuis une semaine dans un commissariat du Caire. Il avait été arrêté dans la rue parce qu'il n'avait pas de pièce d'identité et que son passeport, apporté plus tard aux policiers, ne portait pas de visa de séjour valide, selon les autorités.
Selon l'acte d'accusation, il aurait été roué de coups par six codétenus dans sa cellule. Dimanche, ces six hommes ont été déclarés coupables de "coups ayant entraîné la mort" par un tribunal du Caire, selon un verdict lu par un greffier. Ils ont été condamnés à sept ans de prison.
Battu à mort avec une barre de fer et un câble électrique
Les avocats des condamnés, qui entendent faire appel, ont remis en cause, lors de leurs plaidoiries, la version de l'accusation, affirmant que l'autopsie ayant démontré qu'il avait été battu à mort avec une barre de fer et un câble électrique, ce meurtre ne pouvait être que l'œuvre de policiers ou au moins avoir eu lieu avec leur complicité et consentement.
"Pour l’Égypte, c’est une affaire réglée, mais sans doute pas pour la famille d’Éric Lang, qui met en doute la culpabilité des détenus, explique la correspondante de France 24 en Égypte, Assia Shihab. La mère et la sœur d'Éric Lang avaient en effet porté plainte contre le ministère de l’Intérieur et contre deux commissaires de police égyptiens pour séquestration et non-assistance à personne en danger."
La police égyptienne est régulièrement accusée par les organisations internationales et égyptiennes de défense des droits de l'Homme de torturer et tuer des détenus.
Avec AFP