La ministre écologiste Emmanuelle Cosse a déclaré, mardi, ne pas avoir eu connaissance jusqu'à cette semaine de soupçons de harcèlement sexuel visant son époux, Denis Baupin, et insisté sur la nécessité de laisser la justice se prononcer.
Invitée de France Info, la ministre du Logement, Emmanuelle Cosse, a assuré, mardi 10 mai, avoir "appris hier" les accusations de harcèlement contre son mari, le député écologiste Denis Baupin. Elle a réclamé que le débat ait lieu "devant la justice".
"On parle de faits qui sont d'une extrême gravité. Et si ces faits sont avérés, il faut que ça soit réglé devant la justice. Et si ces faits ne sont pas avérés, il faut aussi que ce soit réglé devant la justice. Il n'y a pas d'autre question, il n'y a pas d'autre choix", a déclaré l'ancienne secrétaire nationale d'Europe Écologie-Les Verts (EELV) sur France Info.
Le parquet de Paris a annoncé avoir ouvert une enquête préliminaire, au lendemain des révélations dans la presse visant Denis Baupin, accusé d'agressions et de harcèlement sexuels. "L'enquête va s'attacher à recueillir les témoignages des victimes présumées qui se sont exprimées dans les médias, à vérifier les dates et lieux de la commission des faits allégués et à entendre tout témoin utile", détaille le parquet dans un communiqué. À ce stade, "aucune plainte relative à ces faits n'a été reçue au parquet".
Denis Baupin a par ailleurs fait savoir par l'intermédiaire de son avocat qu'il dépose plainte pour "diffamation" contre Mediapart et France Inter.
"J’ai confiance en mon conjoint"
EN DIRECT- E.Cosse: En tant que secrétaire nationale d'EELV, je n'ai jamais été saisie à aucun moment de signalements de harcèlement sexuel"
— France Info (@franceinfo) 10 mai 2016En apprenant la nouvelle, Emmanuelle Cosse dit avoir été "saisie". "J’ai été très touchée en tant que femme, en tant que compagne, en tant que mère mais aussi en tant que ministre, a-t-elle affirmé. Je n’ai jamais transigé avec les questions de femmes."
La ministre du Logement, qui a abandonné son poste à EELV lorsqu'elle est entrée au gouvernement, en février dernier, a toutefois tenu à afficher son soutien à Denis Baupin. "J’ai confiance en mon conjoint. Je n’ai pas de troubles", a-t-elle déclaré.
Elle a par ailleurs justifié la démission de ce dernier de sa fonction de vice-président de l'Assemblée nationale "parce que quand on est un républicain, et c'est ce qu'il est, on n'accepte pas que l'institution qu'on représente puisse être entachée de quoi que ce soit".
Lundi, des médias ont révélé des témoignages d'élues écologistes accusant le député de Paris d'avoir eu des gestes assimilables pour certains à des agressions sexuelles.
Emmanuelle Cosse (@emmacosse) sur l'affaire #Baupin : "Cela doit se régler devant la justice" https://t.co/8PA22BRJqH
— France Info (@franceinfo) 10 mai 2016Interrogée sur le conseil fédéral du parti des 9 et 10 mai 2015, où une militante avait fait état en tribune de sa connaissance de faits de harcèlement ou d'agression sexuelle, Emmanuelle Cosse a assuré avoir alors "rappelé des choses très simples": "Un, que toute personne qui a connaissance de faits qui relèvent de la justice doit les transmettre à la justice [...], deux, que le bureau exécutif que je présidais a pris immédiatement position".
Affaire #Baupin : "Oui j'ai confiance en mon conjoint" Emmanuelle Cosse (@emmacosse) https://t.co/K2qrp6Sp4u
— France Info (@franceinfo) 10 mai 2016La mise en place d'une adresse mail de signalement et la composition d'un groupe de travail avaient notamment été décidées.
À propos de l'élu EELV Yves Contassot qui a assuré lundi qu'elle avait interrompu le débat sur cette question, elle a répondu qu'elle n'était "pas là pour commenter des vociférations ".
Avec AFP et Reuters