Grâce à la pluie et la fraîcheur, l'avancée des feux de forêts de la région de Fort McMurray, en Alberta, s'est ralentie et la menace pour les installations pétrolières s'est atténuée. Les groupes du secteur prépare la reprise de leur activité.
L’avancée des gigantesques feux de forêts de la région de Fort McMurray, au Canada, s'est ralentie, dimanche 8 mai. Les flammes ont dévoré moins de forêts et de broussailles dans les dernières 24 heures. Dans un dernier bilan, la cellule de crise du gouvernement a estimé à environ 1 610 km2 les superficies ravagées après une précédente estimation de 2 000 km2 quand les vents attisaient le feu la veille.
"Le feu a progressé bien plus lentement" que prévu, a souligné Rachel Notley, Première ministre de l'Alberta, région de l'ouest du Canada.
Soulagé et plus souriant, le directeur du service des incendies, Chad Morrisson, a loué la météo. "Grâce à mère nature [...] et grâce au travail acharné de tous les pompiers, nous avons pu contenir la plupart des lignes de feu à Fort McMurray".
Les 500 pompiers déployés – sur les 1 400 qui combattent la quarantaine de feux dans la province –, s'attachent surtout à préserver les structures vitales (télécommunications, électricité, gaz, eau...), les écoles et les exploitations des sables pétrolifères, a expliqué Chad Morrisson.
La Première ministre a également salué le travail des services de secours dans l'évacuation massive, rapide et "miraculeuse" des quelque 100 000 habitants de la ville et de ses alentours.
Solidarité "incroyable"
Il faut dire que le gouvernement a sorti les grands moyens pour prendre en charge les populations, même si nombre d'entre eux ont trouvé refuge auprès d'amis ou de leur famille. Un peu plus de 32 000 personnes s'étaient enregistrées auprès de la Croix-Rouge afin d'être éligibles aux aides promises.
Des dizaines de milliers de personnes restent éparpillées en Alberta dans des centres d'hébergement d'urgence, des campings ou au bord des routes dans d'immenses caravanes. Elles ont besoin de nourriture, de vêtements ou encore de produits d'hygiène comme des couches pour bébés.
À Lac La Biche, première grosse bourgade au sud de la zone interdite, des packs d'eau minérale, des vêtements ou de l'alimentation donnés par les Canadiens ou la Croix-Rouge sont distribués par des volontaires.
"C'est incroyable, tout simplement incroyable de voir tout ce qui est fait", a confié Sarah à l'AFP, une mère de famille évacuée sans savoir vers où aller dans les prochains jours. "Comme je l'ai dit à ma fille sur le chemin jusqu'ici, l'important c'est d'être en vie, tout le reste ne sont que des choses matérielles".
Pour Paula, volontaire et coordinatrice du centre, les personnes ayant fui Fort McMurray sont tellement en détresse et désœuvrées qu'elles viennent participer à la distribution et accueillir les derniers arrivants.
Inquiétude pour la production pétrolière
Sans être levée, la menace du feu s'est par ailleurs atténuée pour les installations des compagnies pétrolières au nord de la ville, Chad Morrisson parlant de "dégâts mineurs" pour le site de Nexen, filiale du pétrolier chinois CNOOC. Les flammes ont également pu être maintenues aux abords des sites d'exploitation de Suncor, comme ceux de Syncrude, Husky, Shell ou ConocoPhillips pour lesquels la production est arrêtée ou ralentie.
"Aucun actif de Suncor n'a subi de dommages", a précisé le premier groupe pétrolier canadien en indiquant préparer "la mise en œuvre de son plan de reprise des activités" dès que la sécurité sera assurée et en fonction de la réouverture des oléoducs appartenant aux opérateurs.
Toutefois, l’inquiétude plane autour de l'économie canadienne et du secteur pétrolier qui va enregistrer une chute de sa production en raison de la fermeture de plusieurs sites d'exploitation. La production est actuellement estimée par les experts entre 1 et 1,5 million de barils par jour, soit environ un quart de toute la production canadienne.
Avec AFP