Le Premier ministre israélien doit présenter, dimanche, sa politique sur le processus de paix au Proche-Orient. Un discours attendu après les appels de Barack Obama au gel des activités de colonisation en Cisjordanie.
Reuters - Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, doit prononcer dimanche un important discours qui, selon son entourage, va exposer sa vision du processus de paix au Proche-Orient.
Le dirigeant conservateur a jusqu'à présent refusé de répondre aux exigences de son principal allié, les Etats-Unis, qui réclament le gel des activités de colonisation en Cisjordanie et un engagement en faveur de la création d'un Etat palestinien.
"Le Premier ministre a l'intention d'exprimer clairement comment il envisage de faire avancer le processus de paix avec les Palestiniens", a déclaré le porte-parole de Netanyahu, Mark Regev.
"Son dessein est d'avancer sur le chemin d'une réconciliation historique et d'affirmer que toutes les parties ont un rôle à jouer pour que le processus de paix aboutisse", a dit Regev, en faisant référence aux pays arabes de la région.
Le chef du gouvernement israélien, entré en fonctions début avril, n'a pas hésité à défier Barack Obama en refusant de cesser les activités de colonisation.
Le chef du Likoud maintient que les colonies doivent s'adapter à l'expansion démographique naturelle des familles.
Selon des responsables, Netanyahu consacrera une partie de son discours à l'Iran, au lendemain de la réélection de son président Mahmoud Ahmadinejad, qui a appelé à plusieurs reprises à la destruction de l'Etat juif.
Pour Israël, les aspirations nucléaires de Téhéran menacent directement son existence.
Doutes à Washington
Le Premier ministre israélien est lié par de précédents accords et notamment par la "feuille de route" de 2003 qui prévoit l'avènement d'un Etat palestinien et la reprise des pourparlers de paix.
Netanyahu estime cependant qu'il faut désormais privilégier dans les discussions les questions économiques, politiques et sécuritaires et non plus se focaliser sur les territoires.
De son côté, le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, a fait savoir que des négociations seront inutiles tant que les autorités israéliennes ne se seront pas ralliées au principe d'un Etat palestinien et à un gel de la colonisation.
Selon Ofir Akonis, un parlementaire du Likoud et ancien conseiller de Netanyahu, le dirigeant conservateur va probablement proposer à Abbas une reprise immédiate des pourparlers et insister sur la question iranienne.
"Je ne pense pas que Netanyahu va utiliser l'expression "deux Etats pour deux peuples", a déclaré Akonis à la radio israélienne.
Netanyahu a évoqué cette semaine la teneur de son discours avec l'émissaire d'Obama au Proche-Orient, George Mitchell. Or, lors d'une réunion de diplomates du Quartet de médiateurs occidentaux (Etats-Unis, Union europénne, Nations unies, Russie), un diplomate américain a déclaré que les engagements que comptait prendre Netanyahu n'étaient pas en mesure de satisfaire Washington.
Le chef du gouvernement a présenté samedi soir une ébauche de son discours au président Shimon Pérès.