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L'émissaire de l'ONU Staffan de Mistura se rend à Moscou pour tenter de sauver la trêve en Syrie

L'émissaire de l'ONU Staffan de Mistura est attendu mardi à Moscou pour des discussions sur les moyens de rétablir le cessez-le-feu en Syrie. Celui-ci est gravement compromis après des jours de combats meurtriers.

Après une visite lundi à Genève pour s'entretenir de la crise syrienne avec le secrétaire d'État américain John Kerry, l'émissaire de l'ONU Staffan de Mistura doit être reçu mardi 3 mai à Moscou par le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov.

"Des entretiens auront lieu, suivis d'une conférence de presse", a annoncé le ministère russe des Affaires étrangères.

Moscou et Washington sont les initiateurs du processus diplomatique visant à mettre fin au conflit en Syrie. Les deux pays ont affirmé lundi travailler à étendre à la ville d'Alep l'actuelle trêve observée dans plusieurs zones de la Syrie. Cette grande ville du nord du pays, divisée entre les quartiers gouvernementaux et ceux tenus par les rebelles, est en proie à des raids aériens meurtriers du régime de Damas et à des combats acharnés entre l’armée syrienne et les rebelles depuis le 22 avril.

Pour que cette cessation "tienne"

À Genève, Staffan de Mistura a annoncé de nouvelles mesures. "Nous préparons un meilleur mécanisme pour surveiller et contrôler un nouveau cessez-le-feu", a déclaré l'émissaire de l'ONU. À ses côtés, le secrétaire d'État américain a confirmé les efforts entrepris. "Nous allons tenter, au cours des prochaines heures, de voir s'il est possible de parvenir à un accord, non pas simplement pour remettre sur pied la cessation" des hostilités, mais pour que cette cessation "tienne", a indiqué John Kerry.

Le ministre britannique des Affaires étrangères, Philip Hammond, a lui aussi évoqué l'intense activité diplomatique en cours. "Une nouvelle initiative dans le dialogue syrien est nécessaire pour le maintenir en vie", a-t-il affirmé lors d'une visite à Mexico, insistant notamment sur l'importance d'une "transition politique" en Syrie.

Plus de 250 morts en dix jours

Les autorités syriennes ont annoncé la semaine passée un arrêt des combats dans deux zones, Damas et sa banlieue orientale ainsi que certaines parties de la province de Lattaquié, fief du président Bachar al-Assad, mais elles ont exclu un arrêt des combats à Alep. Les affrontements dans cette ville ont fait plus de 250 morts en une dizaine de jours, selon une estimation de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

La télévision publique syrienne a annoncé lundi qu'un missile avait touché les environs de l'hôpital général de l'université d'Alep et que plusieurs civils avaient été visés par des tirs de mortiers des rebelles dans les quartiers résidentiels de Djamiyat Hay al Zahra, dans la partie ouest d'Alep.

En raison des bombardements intenses, le conseil municipal d'Alep, aux mains des rebelles, a annoncé l'état d'urgence dans les zones sous son autorité. On estime à environ 350 000 à 400 000 le nombre de personnes restant dans les quartiers tenus par les rebelles, dans ce qui fut autrefois une ville de deux millions d'habitants.

Avec AFP et Reuters