Un campement de plus d'un millier de migrants reformé ces dernières semaines sous le métro aérien Stalingrad, dans le nord de Paris, a été évacué lundi. Il s'agit de la troisième opération sur ce site depuis le mois de mars.
Les forces de l’ordre ont procédé lundi 2 mai vers 6 h du matin à l'évacuation d’un campement de plus de 1 600 migrants sous le métro aérien Stalingrad, dans le nord de Paris.
Les migrants, principalement des Soudanais et des Afghans, sont montés calmement dans les bus qui devaient les emmener dans des centres d'hébergement en Île-de-France et en province. "On est contents de partir", a expliqué à l’AFP Moustafa, un Afghan de 24 ans, qui raconte dormir ici depuis un mois. "Il y avait des bagarres tous les soirs sur le campement".
"Je préfèrerais rester à Paris, c'est là qu'il y a le reste de la communauté, du travail", a raconté pour sa part Abdullah, lui aussi Afghan. Cet homme ne parle pas français mais n'envisage pas de passer en Grande-Bretagne. "C'est un bon pays ici", assure-t-il, pas découragé par son premier mois passé sous le métro.
Entre 400 et 500 personnes avaient été recensées la veille dans ce campement. Mais lundi, les migrants étaient toutefois largement plus nombreux. Vers 8 h, plus de 1 000 étaient déjà partis, selon la préfecture de région, et environ 300 personnes attendaient toujours, sous la surveillance de la police, de monter dans les bus. Au total , la préfecture a annoncé que plus de 1 600 migrants ont été "mis à l'abri".
"La France n'est pas une terre de désordre et de pagaille"
Interrogé sur place par les médias, le préfet d'Île-de-France Jean-François Carenco assure que les migrants "vont demander l'asile" dans les centres d'hébergement, mais que pour "ceux qui ne le font pas ou se conduisent mal, on les met dehors. La France n'est pas une terre de désordre et de pagaille".
Cette opération, qui a mobilisé 150 membres des forces de l’ordre, a été menée par la Ville de Paris, la préfecture de région et la préfecture de police. Des représentants de France terre d'asile, Emmaüs, de l'Ofii (Office français d'intégration et d'immigration), étaient également présents, ainsi qu'Emmanuelle Cosse, ministre du Logement.
C'est la troisième fois en deux mois que ce campement de fortune est évacué et à chaque fois il s'est reformé peu après. "Ce ne sont pas les mêmes", selon le préfet de région, qui a souligné le nombre important de "primo-arrivants" parmi les migrants évacués lundi. Au total, une vingtaine d'opérations de "mise à l'abri" de ce type ont été organisées à Paris depuis le 2 juin 2015, date de l'évacuation du campement de La Chapelle.
Certains occupants du campement de Stalingrad sont partis il y a une dizaine de jours vers un lycée désaffecté du 19e arrondissement dont le tribunal administratif, saisi par le Conseil régional, a ordonné l'évacuation.
Avec AFP