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Street food : il n'y a pas que le kebab et le panini

La capitale n'est pas faite que d'écrins bistronomiques et de nappes blanches tirées à quatre épingles. Et pour briller, la street food n'a évidemment pas attendu les food trucks. Banh bao, kesra ou lahmacun, il y en a pour tous les goûts.

Vous cherchez un truc à manger : a) chaud, b) fait en 5 minutes, c) qui ne coûte pas plus de 5 € ? Voici notre sélection de choses qui s'avalent sur le pouce – garantie sans burger à 16,50 €, panini caoutchouc ou kebab qui reste sur l'estomac.

Pour s'immerger dans "le ventre de Paris", rien de tel que de pousser la porte de ces petites cantines et repaires d'immigrés première génération. Le soir après plusieurs litres de bière à éponger ou à midi entre deux rendez-vous professionnels sur la ligne 9 (chacun son style, personne ne vous jugera), ces douceurs salées peu chères auront le bon goût de vous (presque) donner l'impression de barouder sans traverser de frontières.

Armez-vous simplement de votre carte Navigo, nous partons tout de suite pour les 13e, 19e et 20e arrondissements de Paris !

1. Le banh bao

Ces brioches asiatiques peuvent être farcies aux haricots rouges, à la purée de lotus ou encore – dans la recette vietnamienne, au porc, à l'œuf et aux légumes. Également appelés "baozi" (en chinois), ces pains se déclinent en tailles, formes et modes de cuissons différents selon les régions. Leurs points communs : ils sont pétris à la main, vendus dans la rue, très appréciés des travailleurs pauvres. On les reconnaît sans mal grâce au petit tourbillon de pâte qui caractérise chaque sommet de brioche.

– Où à Paris ? Vous les trouverez pour environ 0,90 € pièce, à Belleville et dans le 13e arrondissement. Pour être certains d'en acheter des "fait maison", allez chez WenZhou (24 rue de Belleville), chez Thieng Heng (le traiteur qui jouxte le supermarché Tang Frères, avenue d'Ivry) ou encore dans une petite cantine qui ne paye pas de mine (et qui ne porte pas de nom) située au croisement de la rue de Joinville et de l'avenue de Flandre. Et n'oubliez pas : lorsque les banh bao sont trop beaux pour être honnêtes... c'est qu'ils sont surgelés.

– À tester dans les mêmes échoppes : les galettes de légumes séchés, les bánh ít trần (boule de riz gluant fourrée à la viande), les beignets frits (sorte de churros salé).

2. La garantita (ou calentica)

C'est le goûter préféré des écoliers algériens. D'apparence, on dirait une espèce de flan – à ceci près qu'il se mange chaud. La garantita se prépare avec de la farine de pois chiches et de l'huile d'olive. Vendue par des marchands ambulants, elle se déguste accompagnée saupoudrée de cumin, avec un peu de harissa.

Vous pouvez la demander en barquette ou servie dans un morceau de baguette ouvert. 

Le mot "garantita" vient de l'espagnol "calentito", qui veut dire "très chaud". Pour cause : le plat se cuit à très haute chaleur, généralement dans un four à pizza. 

– Où à Paris ? Vous pourrez en trouver boulevard de la Chapelle, autour du métro Barbès. Certains vendeurs vous diront en riant qu'ils n'en font pas, parce qu'"on est Marocains, alors vous ne voulez pas plutôt goûter une pâtisserie au miel et à l'amande ?" ou "Ah, les Tunisiens ne mangent pas ça !" Mais ils seront ravis de vous indiquer l'adresse d'un "collègue marocain". Ailleurs en France, en particulier dans la région de Nice, la garantita a une cousine cachée : la socca, qui est également une galette de farine de pois chiche, fine et servie chaude.

–  À tester dans les mêmes échoppes : la coca, sorte de pizza algérienne faite sur une pâte brisée, avec de la chakchouka ou un mélange tomates, poivrons, oignons

3. Le bánh mì

C'est un casse-croûte emblématique de l'époque coloniale française au Vietnam. Alors que la baguette faisait son entrée en Indochine, elle s'est vite trouvée associée avec des ingrédients français comme la mayonnaise, et des ingrédients vietnamiens comme les carottes marinées, la coriandre et différents types de viande locaux (porc rôti, pâté de foie de porc, etc.).

– Où à Paris ? Saigon Sandwich (rue de la Présentation, à Belleville), Khai Tri et Hoa Nam (avenue d'Ivry, dans le 13e) ou encore le Panda Belleville (rue Louis Bonnet, à Belleville) en font des excellents.

– À tester dans les mêmes échoppes : le bánh mì chay (végétarien, avec du tofu ou du seitan) que l'on consomme dans des temples bouddhistes au Vietnam ou le bánh mì xíu mại (avec des boulettes de viande de porc).

4. Le massala vada

C'est un snack du sud de l'Inde, que l'on déguste à l'heure du thé. Très populaires, ils sont croustillants à l'extérieur, moelleux à l'intérieur. Vendus 1 € pièce, ils peuvent facilement être consommés par trois et constituer un solide encas.

– Où à Paris ? Dans les restaurants indiens qui se trouvent entre la gare du Nord et la gare de l'Est, rue Perdonnet, rue Cail, rue Louis-Blanc côté boulevard de la Chapelle.

– À tester dans les mêmes échoppes : les rottis (petits pains indiens fourrés à la viande ou aux légumes, et plein d'épices), les sousieme (beignets de dall, noix de coco et sucre de canne) ou encore les bonda (beignet de pommes de terre).

5. La kesra farcie

Cette galette de semoule kabyle se déguste farcie de bœuf, tomate, poivron. On la trouve facilement à Barbès ou chez les marchants de la Goutte d'Or. 

La kesra se cuit sur une un tajine brûlant. Elle peut être servie sans farce, notamment à l'heure du petit déjeuner et du goûter, avec du miel et du lait fermenté, par exemple.

– Où à Paris ? Chez les boulangers du boulevard de Barbès et du boulevard Ornano.

– À tester dans les mêmes échoppes : les baghrir, les délicieuses "crêpes à mille trous" ou encore les mlaoui, ces pains feuilletés algériens.

6. Le lahmacun

Il s'agit d'une espèce de "pizza", plus précisément une galette qui vient du sud-est du pays. Les Turcs la dégustent roulée avec un peu d'oignons et du jus de citron. Le lahmacun est un met très populaire en Arménie, en Turquie, mais aussi au Liban et en Syrie.

En France, on parle souvent des lahmacun comme d'une "pizza arménienne". Préparée avec de la viande hâchée (souvent de l'agneau), des poivrons verts et rouges, du persil et des épices (paprika, cumin), la galette se mange autant en entrée qu'en plat, généralement avec de la salade.

– Où à Paris ? Chez Urfa Dürüm, rue du Faubourg Saint-Denis.

– À tester dans les mêmes échoppes : le sandwich kurde.

Des adresses de street food à conseiller, à Paris ou ailleurs ? Dites-le en commentaire.