Le congrès du parti populiste AfD, qui doit voter le premier programme de cette jeune formation allemande, a été perturbé samedi à Stuttgart par des échauffourées avec des militants de gauche, dont des centaines ont été interpellés.
Organisé en vue de voter le premier programme du parti populiste Alternative pour l'Allemagne (AfD), l econgrés de cette jeune formation a été perturbé, samedi 30 avril, à Stuttgart (sud-ouest) par des échauffourées avec des militants de gauche, dont des centaines ont été interpellés.
Dans la matinée, plusieurs centaines de personnes opposées à l'AfD ont tenté de bloquer l'accès au congrès et à l'aéroport de Stuttgart voisin, conduisant la police locale à interpeller 400 personnes, a indiqué un porte-parole de la police locale à l'AFP.
Demo gegen #AfD in Stuttgart. #noafdstgt #afdbpt @welt @n24https://t.co/k1IL5b8gV1
— Martin Heller (@Ma_Heller) 30 avril 2016"Aucun droit pour la propagande nazie !", "Gardons les réfugiés et virons les nazis !", scandaient plusieurs groupes de manifestants aux abords du palais des congrès et de l'aéroport, où la circulation a été partiellement interrompue et les voitures arrêtées sur la voie rapide pour déposer leurs passagers.
Certains manifestants ont également enflammé des pneus et lancé des pétards sur les policiers et journalistes, selon la même source. Sur son compte Twitter, la police de Stuttgart a également indiqué avoir utilisé des sprays lacrymogènes pour repousser des protestataires.
Le congrès de l’AfD retardé d’une bonne heure
Plus tard, des échauffourées entre militants de gauche et des membres de l'AfD ont également éclaté. Plus d'un millier de policiers en tenue anti-émeutes, ont été déployés, appuyés par des canons à eau. Plusieurs cordons formés par des barrières et des voitures de police sécurisaient l'accès à la salle où se tient le congrès de l'AfD, a constaté une journaliste de l'AFP.
Sur le parvis devant l'entrée du palais des congrès, bouclé par la sécurité, un seul militant chantait et dansait en début de matinée, ironiquement grimé en prophète venu annoncer une série de calamités au nom de l'AfD.
Ces incidents ont retardé d'une bonne heure l'ouverture du congrès où sont attendus environ 2 400 membres samedi et dimanche.
Fondé en 2013 sur une ligne anti-euro en pleine crise de la dette, avant d'évoluer vers un discours anti-réfugiés puis islamophobe, l'AfD est emmenée par Frauke Petry et Jörg Meuthen. La formation est représentée au Parlement européen et dans la moitié des parlements régionaux du pays.
De nouvelles déclarations anti-islam des leaders de l’AfD
Pour la première fois en trois ans d'existence, l'AfD, qui se réunit en congrès dans le sillage du succès électoral de l'extrême droite en Autriche, doit se doter d'un programme ce week-end.
Parmi les motions soumises au vote figurent l'interdiction des minarets, "symboles de la domination islamique", des appels du muezzin ainsi que du voile, "signe politico-religieux de la soumission des femmes musulmanes aux hommes".
Ces textes s'ajoutent à une récente salve de déclarations des leaders de l'AfD, jugeant l'islam "incompatible avec la Constitution" ou qualifiant la religion musulmane "d'idéologie politique" et de "plus grande menace pour la démocratie et la liberté".
Le jeune parti devra aussi se prononcer sur la question d'un rapprochement avec le Front national français et le FPÖ autrichien au Parlement européen, question qui divise la formation, entre le courant proche de l'extrême droite voire des néonazis, très implanté dans l'ex-RDA, qui y est favorable et un courant dans l'ouest du pays tenant d'une ligne plus modérée, qui cherche à éviter l'étiquette "extrême droite" particulièrement infâmante en Allemagne.
Les débats de fond au sein de l'AfD se doublent d'une bataille pour la tête du parti: Frauke Petry, numéro un depuis qu'elle a évincé son cofondateur à l'été 2015, apparaît de plus en plus isolée face à la nuée de barons locaux confortés par les percées électorales du parti. Elle a menacé à mots couverts ces derniers jours de démissionner si sa volonté d'orienter le parti vers une ligne anti-islam devait être contestée.
Avec AFP