Les membres de l'Alliance se sont mis d'accord vendredi pour prolonger leur mission antipiraterie dans le Golfe d'Aden. Six pays sont prêts à participer à la nouvelle force d'intervention, qui prendra le relais de la précédente, le 1er juillet.
AFP - L'Otan lancera cet été une opération à long terme et non plus temporaire contre les pirates somaliens, "Ocean Shield" (bouclier océanique), a annoncé vendredi le secrétaire général de l'Alliance atlantique, Jaap de Hoop Scheffer.
L'opération, qui devrait durer un an, "commencera début juillet", a précisé M. de Hoop Scheffer. "L'Otan continuera à jouer son rôle dans la lutte contre la piraterie, a-t-il souligné.
Dans un premier temps, "l'Otan a décidé que son Groupe naval permanent numéro 2 (SNMG2) prendrait le relais du SNMG1", au large de la Somalie depuis le 24 mars pour une mission antipiraterie devant se terminer le 28 juin, a-t-il expliqué après une réunion des ministres de la Défense alliés.
"Six pays participent au SNMG2 et d'autres, selon certains ministres, pourraient s'y joindre", a assuré le secrétaire général.
Selon des diplomates, les Etats-Unis, la Grèce, l'Italie, le Royaume Uni et la Turquie et l'Allemagne sont disposés à participer à la mission. Canada et Ukraine pourraient les rejoindre.
L'Otan doit cependant encore déterminer quels pays, avec quels moyens, assumeront l'opération Ocean Shield au-delà des quelques mois que dure généralement le tour de garde du SNMG2, destiné plutôt à opérer en Méditerranée ou dans l'Atlantique.
M. de Hoop Scheffer, dont le mandat se termine fin juillet, a indiqué avoir insisté auprès des ministres pour que l'Otan maintienne une présence permanente dans la région du golfe d'Aden, par laquelle, a-t-il rappelé, "passent 20.000 bateaux de commerce par an".
"Je pouvais difficilement imaginer que l'Otan cesse toute contribution au combat contre la piraterie", a-t-il dit, même si l'Otan devra régler les questions juridiques complexes que pose l'arraisonnement et l'arrestation des pirates.
L'Union européenne, qui a lancé mi-décembre l'opération antipirates Atalante, a, elle, résolu ces problèmes en passant un accord avec le Kenya pour qu'il prenne à sa charge le jugement et la détention des pirates, moyennant une aide technique et financière.
Selon un diplomate européen, les ministres des Affaires étrangères de l'UE devraient sans difficulté officialiser lundi à Luxembourg la prorogation en 2010 d'Atalante.