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Quatre mois après les législatives, le roi d'Espagne Felipe VI a annoncé ne pas avoir de candidat pour la présidence du gouvernement. Cette décision entraîne la dissolution du Parlement et de nouvelles élections, prévues en juin.

Après l'échec d'une tentative de dernière minute pour former un gouvernement de gauche, le roi Felipe VI d'Espagne a annoncé, mardi 26 avril au soir, ne pas avoir de candidat "disposant d’appuis suffisants à la Chambre des députés" pour obtenir l’investiture de la présidence. Le monarque a ainsi entraîné la mise en œuvre de l'article de la Constitution qui prévoit des élections législatives, selon un communiqué du palais.

"Faute de candidats, nous n'avons d'autre choix que d'élaborer un décret de dissolution du Parlement et visant à convoquer des élections", a ensuite expliqué Patxi Lopez, le président du Congrès, lors d’une conférence de presse, après avoir précisé que cette formalité interviendrait le 3 mai. La loi prévoit que le scrutin se tienne 54 jours plus tard, soit le 26 juin.

Les élections législatives du 20 décembre dernier avaient débouché sur un Parlement fragmenté entre quatre grands partis. Le Parti populaire du président du gouvernement sortant, Mariano Rajoy, était arrivé en tête, avec 123 sièges sur les 350 que compte la chambre basse espagnole. Il avait devancé les socialistes du PSOE (90 sièges), Podemos (69 sièges) et les centristes de Ciudadanos (40 sièges). 

Ainsi, une alliance programmatique nouée par les socialistes avec Ciudadanos n'a pas permis l'investiture de leur chef, suite au vote négatif de Podemos, opposé aux mesures trop libérales prônées selon lui par le parti centriste. La dernière tentative d'investiture remonte au 4 mars.

La classe politique pas mûre pour un gouvernement de coalition

Les tractations qui ont suivi ont montré que la classe politique espagnole n'était pas prête pour un gouvernement de coalition, aucun dirigeant politique ne parvenant à constituer une majorité.

Mardi, les chefs de partis se sont mutuellement accusés d'être à l'origine de l'impasse politique. "Au lendemain des élections, j'ai fait une offre. Le meilleur choix était un accord entre le PP et les socialistes. Il était évident que pour former un gouvernement, nous devions faire un pacte", a déclaré Mariano Rajoy aux journalistes après une dernière rencontre avec le roi. "Mais les socialistes n'ont pas même voulu discuter."

Le secrétaire général du PSOE, Pedro Sanchez, a déclaré que Mariano Rajoy, ainsi que le secrétaire général de Podemos, Pablo Iglesias, étaient les principaux responsables de la nouvelle convocation aux urnes des Espagnols. Le PSOE plaidait pour une grande alliance entre socialistes, centristes de Ciudadanos et Podemos.

Podemos a pour sa part estimé qu'une coalition de gauche aurait été possible si Pedro Sanchez n'avait pas fixé des conditions inacceptables pour les autres partis. Pablo Iglesias n'a cependant pas définitivement fermé la porte à la formation d'une alliance avec les socialistes en cas de nouvelles élections. Une coalition serait envisageable si les deux formations politiques parviennent à aplanir leurs divergences sur la politique économique et sur le degré d'autonomie qu'elles accepteraient d'accorder à la Catalogne.

Avec AFP et Reuters