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Séisme au Népal : un an après, le pays toujours en ruines

Un an après le séisme meurtrier du 25 avril 2015 au Népal, les cérémonies d'hommages aux victimes se sont mêlés aux manifestations de mécontentement de la population. Des millions de Népalais vivent toujours dans des abris de fortune.

De nombreuses cérémonies ont eu lieu dimanche 24 avril au Népal, à la veille du premier anniversaire du terrible séisme qui a terrassé ce pays pauvre de l’Himalaya et tué près de 9 000 personnes. Mais les hommages se sont mêlés à la colère de nombreux Népalais, toujours privés de logements. 

Car, un an plus tard, rien n’a changé. Ou si peu. Le 25 avril 2015, le tremblement de terre de magnitude 7,8 a détruit un demi-million de logements. Aujourd'hui, quatre millions de personnes vivent toujours dans des abris provisoires, selon la Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge. Alors la colère gronde face à la lenteur de la reconstruction.

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Le gouvernement a promis 2 000 dollars par logement détruit mais moins de 700 familles ont reçu le premier versement de 500 dollars. "Les politiciens dans les palais, la population dans les tentes", scandaient une vingtaine de personnes protestant dimanche dans la capitale Katmandou.

La lenteur des travaux s'explique en partie par des règles administratives complexes : le gouvernement a imposé à la population de respecter des normes antisismiques pour toucher les fonds de reconstruction. Problème : il a mis des mois avant de rendre publiques ces instructions. Les ONG qui avaient commencé à reconstruire écoles et centres de santé ont été priées de suspendre leurs activités jusqu'à ce que l'Autorité vienne évaluer leur travail, un processus long, qui a encore davantage retardé les travaux.

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Quant à l'argent de la communauté internationale, il peine à être redistribué. Quatre milliards de dollars ont été collectés, mais les dissensions entre partis politiques sur le contrôle de cette manne financière ont paralysé sa répartition. La plupart des victimes n'ont rien reçu d'autre qu'un modeste premier versement.

"Se souvenir des survivants"

"À moins qu'on nous aide, je ne vois pas comment nous parviendrons à vivre un jour dans une maison", explique une mère de trois enfants, assise sous sa tente qui n'abrite qu'un lit et un poêle. 

Pour cette femme de 40 ans qui n'a reçu du gouvernement que 150 dollars, les cérémonies d'hommage n'ont que peu de sens. "C'est bien de se souvenir des morts, mais il faudrait d'abord se souvenir de nous, les survivants, et nous aider", implore la mère de famille, qui gagne 35 roupies par jour en tricotant des gants. "Si le gouvernement se souciait de nous, nous ne vivrions pas ici".

>> À revoir sur France 24, un reportage de mai 2015 : "La lente rééducation des blessés du séisme au Népal"

La vie de Govinda Timilsina, guide de montagne, s'est aussi arrêtée depuis qu'il a perdu sa maison dans le séisme. Il explique qu'il n'ose pas la reconstruire lui-même, en raison des règles complexes qui régissent les aides à la reconstruction. "Nous avons tout perdu, nous ne pouvons plus vivre dans le village", se lamente-t-il.

Il a été contraint, avec sa mère, son épouse et leur garçon de trois ans, de quitter le district de Dhading pour un appartement d'une seule pièce à Katmandou. "Les règles gouvernementales sont tellement compliquées. Nous craignons de ne pas obtenir d'indemnisations si nous commençons les travaux nous-mêmes".

Avec AFP

Tags: Népal, Séisme,