Alors que le leader des rebelles sud-soudanais Riek Machar a reporté son retour à Juba, prévu initialement lundi, le Conseil de sécurité de l'ONU s'inquiète. Son arrivée dans la capitale doit permettre de relancer l'accord de paix.
Le Conseil de sécurité de l'ONU s'est dit "sérieusement préoccupé", mardi 19 avril, alors que le leader de l’opposition Riek Machar a dû reporter son retour - prévu lundi - dans la capitale du Soudan du Sud.
Les 15 membres du Conseil s'étaient réunis à huis clos à la demande des États-Unis pour des consultations sur la situation dans le pays où le chef des rebelles doit prendre ses fonctions de vice-président.
Selon Wu Haitao, ambassadeur adjoint de la Chine, dont le pays assure la présidence du Conseil, l’instance "appelle toutes les parties à rapidement mettre en place le gouvernement de transition et à implémenter pleinement l'accord de paix" signé le 26 août 2015, qui prévoyait un cessez-le-feu et un mécanisme de partage du pouvoir.
Le patron des opérations de maintien de la paix de l'ONU, Hervé Ladsous, a informé le Conseil que des désaccords existaient sur les dispositifs de sécurité autorisant des rebelles à se trouver à Juba en prévision de l'arrivée de Riek Machar.
Retour espéré mercredi
Le retour du chef des rebelles, qui a été réinstallé au poste de vice-président en février par le président Salva Kiir, devrait toutefois avoir lieu mercredi, a espéré Hervé Ladsous, dans des propos rapportés par plusieurs diplomates.
Riek Machar était censé rentrer lundi en provenance de sa base de Pagak, dans l'est du pays, à la frontière avec l'Éthiopie. Mais ce retour avait été reporté à mardi en raison de "problèmes logistiques".
La même excuse a été invoquée mardi par son porte-parole, qui n'a cette fois-ci pas donné de nouvelle date.
Un autre porte-parole de la rébellion, Nyarji Roman, a un peu plus tard déclaré dans un communiqué que Riek Machar arriverait mercredi, "si tout va bien".
Décennies de conflit
"Nous sommes très inquiets de voir que Riek Machar n'est pas retourné à Juba comme il l'avait annoncé publiquement et comme il s'y était engagé aux termes de l'accord" de paix, avait déploré l'ambassadeur adjoint américain David Pressman juste avant la séance.
Le Soudan du Sud, indépendant du Soudan depuis juillet 2011 après des décennies de conflit avec Khartoum, a sombré dans la guerre civile en décembre 2013 lorsque Salva Kiir a accusé Riek Machar de fomenter un coup d'État.
Plus de 2,3 millions de personnes ont depuis été chassées de chez elle et des dizaines de milliers d'autres tuées lors de la guerre au cours de laquelle les deux camps se sont rendus coupables d'atrocités.
Avec AFP