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Le 22 juin, le président français s’exprimera devant le Parlement réuni en Congrès, afin d'"exposer les orientations" de ses politiques européenne, économique et sociale. Une première en France, rendue possible par une réforme de 2008.

"Le président de la République souhaite exposer les orientations qu’il [...] propose tant pour notre politique européenne que pour son projet économique et social."  Dans un communiqué publié sur le site de la présidence française, jeudi soir, Nicolas Sarkozy annonce son intention de s’exprimer pour la première fois devant le Congrès, rassemblement des députés et des sénateurs.

Le chef de l’État français leur a donné rendez-vous le 22 juin à Versailles. Selon des informations recueillies par l’AFP dans l’entourage de Bernard Accoyer, le président de l’Assemblée nationale issu de l'Union pour un mouvement populaire (UMP, au pouvoir), le discours sera suivi d’un débat sans vote.

La réforme constitutionnelle, adoptée de justesse par le Parlement le 21 juillet 2008, donne désormais la possibilité au chef de l’État de réunir le Parlement pour prononcer un discours lorsqu’il le souhaite. Il s'agissait du point le plus controversé de la réforme, l’opposition craignant une dérive présidentialiste du régime. Le président "peut prendre la parole devant le Parlement réuni à cet effet en Congrès. Sa déclaration peut donner lieu, hors sa présence, à un débat qui ne fait l'objet d'aucun vote", indique désormais l’article 18 de la Constitution française.

Ce sera la première fois que Nicolas Sarkozy utilise cette prérogative pour laquelle il avait milité pendant sa campagne présidentielle. À l'origine, celui-ci souhaitait que la Constitution l’autorise à s’exprimer devant l’Assemblée ou le Sénat séparément, mais cette possibilité a finalement été limitée au Congrès, rassemblement des deux chambres du Parlement.

Jusqu’à 2008, le président "ne pouvait communiquer avec le Parlement que par le biais de messages", expliquait au moment du vote Étienne Picard, professeur de droit public à l’université Paris-Sorbonne, sur FRANCE 24.

Les socialistes attendent "un vrai plan de relance"

La crise, l’environnement et la réforme de l’État : tels sont les trois axes majeurs que le président compte développer le 22 juin, selon des responsables de l'UMP interrogés par l'AFP.

"Le Parti socialiste [PS, opposition, NDLR] espère que ce premier discours devant le Congrès ne sera pas juste une manière de s'amuser avec une nouvelle prérogative donnée par la Constitution, parce que Nicolas Sarkozy est impatient de faire comme le président américain son grand discours devant le Congrès", a commenté de son côté Benoît Hamon, porte-parole du PS. Celui-ci espère "que le président de la République a des annonces sérieuses à faire car il y a plusieurs mois qu'on attend un second plan de relance, un vrai plan de relance".

À la suite des élections européennes du 7 juin, marquées en France par le succès de l’UMP et la percée des écologistes, Nicolas Sarkozy a annoncé qu’il en tirerait des leçons pour la suite et a organisé une phase de consultation des partis. Il doit donc détailler ses réflexions devant les parlementaires.

Un remaniement ministériel très attendu devrait être annoncé dans la foulée, notamment pour remplacer les ministres Michel Barnier et Rachida Dati, élus au Parlement européen. D'après Le Figaro daté du vendredi 12 juin, il pourrait avoir lieu le 24 juin.  "D'abord l'explication devant les Français, ensuite le remaniement", indique-t-on dans l'entourage du chef de l'État.