Les 50 multinationales les plus prospères aux États-Unis ont placé au moins 1 400 milliards de dollars dans divers paradis fiscaux accuse l'ONG Oxfam dans un rapport publié jeudi.
Apple, Alphabet (le nouveau nom de Google), Walmart ou encore General Electric : le gratin du monde américain des affaires aurait placé 1 400 milliards de dollars dans les paradis fiscaux, selon une enquête d'Oxfam, publié jeudi 14 avril.
L'ONG a épluché les comptes des 50 multinationales américaines les plus riches, dont les noms n'apparaissent pas dans les révélations issues des "Panama papers". Les enquêteurs d'Oxfam concluent qu'elles ont établi 1 600 filiales dans des paradis fiscaux. Des établissements qui se portent financièrement très bien.
Apple ressort, d'après ce document, comme le champion incontesté du recours aux paradis fiscaux... en toute légalité. Le roi des smartphones a mis 180 milliards de dollars de côté dans des territoires fiscalement accommodants. Le conglomérat énergétique General Electric arrive deuxième de ce classement avec 119 milliards de dollars repartis entre 117 filiales implantées dans des paradis fiscaux. Le géant de l'informatique Microsoft décroche la médaille de bronze grâce aux 108 milliards de dollars qu'il fait fructifier dans ces pays.
80 milliards de dollars de bénéfices aux Bermudes
Le recours immodéré à des territoires "non coopératifs" a de quoi donner le tournis, surtout en période des révélations des "Panama papers" sur l'exil et l'optimisation fiscale. Ces géants américains ont déclaré, rien qu'aux Bermudes en 2012, 80 milliards de dollars de bénéfices – soit davantage que les profits combinés de ces 50 multinationales au Japon, en Chine, en France et en Allemagne.
Oxfam souligne qu'il y a probablement encore plus d'argent dans ces pays mais qu'il est impossible d'avoir une vision complète de la situation car la loi américaine n'oblige pas ces entreprises à déclarer l'intégralité de leurs activités dans chaque territoire. C'est pourquoi l'ONG presse Washington d'adopter une législation qui imposerait "de publier les informations de base sur ce qu’elles payent comme impôts et sur la localisation de leurs activités pays par pays", concluent les auteurs du rapport.