
Des élections législatives organisées par le pouvoir syrien ont débuté mercredi dans les zones contrôlées par le régime. Ce scrutin, jugé "illégitime" par l'opposition syrienne, coïncide avec la reprise des négociations de paix à Genève.
Des élections législatives sont organisées, mercredi 13 avril, par le régime syrien dans les zones qu'il contrôle, dans l'ouest du pays. Les bureaux de vote ont ouvert à 07 h (04 h GMT) et pour une durée de 12 heures sauf si la commission électorale décide "en raison de l'affluence" de prolonger l'ouverture. Il s'agit du second scrutin organisé dans le pays depuis le début de la guerre en 2011. Ce vote est dénoncé comme "illégitime" par l'opposition et par les pays occidentaux.
Le même jour, à l'autre bout de l'Europe, des négociations de paix sur la Syrie ont également repris à Genève. Ce nouveau cycle de pourparlers inter-syriens, qui devrait durer une dizaine de jours, intervient trois semaines après un premier round – qui a fait chou blanc. "La prochaine phase des pourparlers de Genève [est] cruciale" car "elle se concentrera sur la transition politique, la gouvernance et les principes constitutionnels", avait averti lundi à Damas le médiateur de l'ONU en Syrie, Staffan de Mistura.
>> À voir sur France 24 : "Le chemin de la paix en Syrie sera très long"
Le fossé reste énorme entre régime et opposition sur la question de la transition politique : l'opposition réclame la création d'un corps exécutif doté de tous les pouvoirs mais dont serait exclu le président Assad. Le régime exige quant à lui un gouvernement élargi à des membres de l'opposition et sous la présidence d'Assad.
Trêve toujours plus menacée
Le médiateur Staffan de Mistura a également fait part mardi au Conseil de sécurité de son inquiétude devant l'escalade des combats en Syrie. S'adressant au Conseil par vidéo-conférence depuis Téhéran, il a déploré "une augmentation du niveau de violence", tout en estimant que cette escalade, surtout marquée à Hama, Damas et Alep (nord), "restait contenue".
La trêve en vigueur en Syrie depuis le 27 février semble en effet de plus en plus fragile, le régime, les jihadistes et les rebelles se préparant pour une bataille décisive dans la province septentrionale d'Alep.
Washington, Paris mais aussi Téhéran se sont dit inquiets d'un récent regain de violences et d'une possible violation du cessez-le-feu instauré par les Américains et les Russes et qui tenait globalement depuis le 27 février. "Alep détient la clé de la paix ou de la guerre en Syrie", a affirmé Rami Abdel Rahmane, le directeur de l'OSDH.
Le Programme alimentaire mondial (PAM) s'est également alarmé des menaces qui pèsent sur la trêve en Syrie, qui a facilité notamment les livraisons d'aides à la population. "Le cessez-le feu a (...) donné à la population beaucoup plus qu'un simple accès aux marchés, elle leur a donné un accès à l'aide. Elle leur a donné de l'espoir", a déclaré le numéro 2 du PAM, Matthew Hollingworth. "Et la fin du cessez-le-feu doucherait cet espoir".
Avec AFP