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Joumblatt favorable au maintien de Nabih Berri à la tête du Parlement

Dans un entretien à France 24, le chef druze Walid Joumblatt se dit favorable à un gouvernement libanais dirigé par Saad Hariri et soutient le renouvellement du mandat du chiite Nabih Berri à la tête du Parlement.

‘’Si Saad Hariri manifeste un désir de diriger l’Exécutif, je le soutiendrai naturellement’’, a affirmé jeudi le président du Parti progressiste socialiste (PPS), qui a fait campagne au sein de la Coalition du 14 mars (majorité), menée par le fils de l'ex-Premier ministre assassiné. Walid Joumblatt s’exprimait dans le cadre de "l’Entretien de France 24’’, émission politique de la chaîne internationale.

 M. Joumblatt  trouve ‘’tout à fait logique’’ que Saad Hariri dirige l’équipe gouvernementale "née" des élections du 7 juin dernier. Au regard de son rôle de leader au sein du Courant du futur et de la Coalition du 14 mars (majorité), il est le ‘’candidat naturel à ce poste’’.

Faire de Nabih Berri un 'partenaire' politique

La Coalition du 14 mars a obtenu 71 des 128 sièges du Parlement, contre 57 pour le Hezbollah et ses alliés, selon les résultats officiels. Pour des observateurs cités par l’AFP, le vote des chrétiens (divisés entre les deux camps) s'est avéré crucial et a fait pencher la balance en faveur de la majorité. Cela s’est notamment vérifié dans la grande ville catholique de Zahlé (est), à Batroun (nord), dans la région du Koura (nord) ainsi que dans la circonscription à majorité chrétienne de Beyrouth.


Les législatives seront suivies de l’élection du président du Parlement - institution dévolue à un chiite, en vertu de la Constitution. Candidat à sa propre succession, selon des informations de presse concordantes, Nabih Berri dirige le parti Amal, qui a fait campagne au sein de l’opposition.

‘’Berri jouit d’une légitimité populaire et politique, argue Walid Joumblatt.  Il est nécessaire de "dialoguer avec lui’’ et d’en faire un ‘’partenaire’’ politique dans la recherche de solutions adaptées aux problèmes du Liban.

Un pays divisé au sortir des élections législatives

Le chef  druze estime que le pays est ‘’toujours divisé’’, au sortir les législatives. Il pointe une fracture ‘’politique’’ et ‘’confessionnelle’’ qu’il attribue au code électoral. Selon lui, le découpage des circonscriptions en vigueur favorise les ‘’majorités numériques au détriment des minorités politiques’’.

Walid Joumblatt est un opposant déclaré au ‘’tiers bloquant’’ car, selon lui, "c’est une invention qui n’a nulle trace dans la Constitution’’. Pour contourner les blocages dus à cette règle, qui n'est pas écrite, le chef druze estime que le Conseil des ministres est le lieu le plus adapté pour débattre des sujets importants et controversés. ‘’Le tiers bloquant n’a aucune utilité. Le dialogue est le garant des solutions’’, conclut-il.