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La cellule jihadiste de Bruxelles voulait à nouveau frapper la France

Les organisateurs des attentats qui ont frappé la capitale belge le 22 mars envisageaient dans un premier temps de mener de nouvelles attaques à Paris, a indiqué dimanche le procureur fédéral de Belgique.

L'objectif de la cellule jihadiste basée à Bruxelles était de frapper à nouveau la France, mais elle s'est décidée dans l'urgence à lancer des attaques dans la capitale belge, a rapporté, dimanche 10 avril, le parquet fédéral belge, confirmant des informations de presse.

"Le parquet fédéral confirme qu'il ressort de plusieurs éléments de l'enquête que l'objectif du groupe terroriste était de frapper à nouveau la France et que, pris de court par l'enquête qui avançait à grands pas, ils ont finalement décidé dans l'urgence de frapper Bruxelles", explique le parquet dans un bref communiqué, deux jours après l'arrestation d'un des suspects clés, Mohamed Abrini.

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Ce Belgo-Marocain de 31 ans, ami d'enfance de Salah Abdeslam, inculpé samedi dans le dossier des attentats de Paris, vient de l’être également pour "participation aux activités d'un groupe terroriste, d'assassinats terroristes et de tentatives d'assassinats terroristes" dans le dossier des attaques du 22 mars à Bruxelles, a annoncé le parquet fédéral belge.

"Cela ne correspond pas au mode opératoire de l'EI"

Arrêté vendredi, Mohamed Abrini, qui était recherché depuis novembre, a finalement reconnu être le troisième homme de l'aéroport de Bruxelles-Zaventem, qui avait quitté les lieux juste avant la double attaque suicide.

Mais Mohamed Abrini a-t-il dit la vérité aux enquêteurs et au juge d'instruction ? Peter Van Ostaeyen en doute. Ce spécialiste belge de l'islamisme radical estime que les aveux d'Abrini "ne correspondent pas au mode opératoire de l'EI", l’organisation État islamique, qui a revendiqué les attentats. "Ce n'est qu'un pressentiment, mais je peux difficilement imaginer que quelqu'un avec une telle fonction au sein de l'EI va d'un coup déclarer 'cela s'est passé comme ça' et expliquer qu'il a vendu son chapeau, je n'y crois pas une minute", explique-t-il à l'agence Belga, estimant qu'il a pu mentir pour protéger le reste du réseau.

Par ailleurs, Osama Krayem (dont l'identité complète n'est pas confirmée par le parquet), un Suédois de 23 ans qui s'est rendu en Syrie, a été identifié comme étant l’homme filmé dans le métro avec Khalid El Bakraoui quelques minutes avant que celui-ci ne se fasse exploser à la station Maelbeek.

Deux autres hommes, Hervé B. M., un Rwandais de 25 ans, et Bilal E. M., 27 ans, ont également été inculpé dans par la justice belge pour avoir aidé Abrini et Krayem.

"C'est la justice", celui "qui a fait quelque chose, il doit payer", a déclaré le père de Salah Abdeslam dans un entretien diffusé dimanche à la radio française Europe 1.

Avec AFP