La justice brésilienne ne lâche pas l'ex-président Luiz Inacio Lula da Silva. Le procureur général du Brésil, Rodrigo Janot, a recommandé, jeudi 7 avril, à la Cour suprême de bloquer sa nomination au gouvernement.

Il avance dans un message adressé à la Cour suprême du pays qu'"il existe des éléments suffisants pour affirmer qu'il y a eu une déviance dans la motivation du décret" de la présidente Dilma Rousseff qui a nommé mi-mars l'ex-chef d'État (2003-2010) comme chef de cabinet, poste équivalent à Premier ministre.

"Une forme d'obstruction des mesures judiciaires"

La nomination de Lula avait déjà été suspendue le 18 mars par un juge du Tribunal suprême fédéral (STF) qui a estimé qu'elle avait pour but de le protéger de l'inculpation pour blanchiment d'argent prononcée à son encontre. Le juge Gilmar Mendes avait notamment ordonné que l'enquête pour corruption à l'encontre de l’ancien président soit menée par la justice ordinaire, qui soupçonne Lula de "corruption" dans le cadre du scandale Petrobras.

Dans sa décision, citée par l'agence d'État Agencia Brasil, le juge avait critiqué l'entrée de l'icône de la gauche brésilienne au gouvernement comme "une forme d'obstruction des mesures judiciaires", qui "pourrait constituer une fraude à la Constitution".

La Cour suprême dans son ensemble a jusqu'au 20 avril pour se prononcer sur cette suspension.

Avec AFP et Reuters