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Douze jours après les attentats, le premier vol décolle de l'aéroport de Bruxelles

Après un accord conclu vendredi sur de nouvelles mesures de sécurité, l'aéroport de Bruxelles-Zaventem rouvre ses portes, dimanche, douze jours après les attentats. Un premier avion a décollé, sous les applaudissements, en direction du Portugal.

Douze jours après les attentats du 22 mars, l'aéroport de Bruxelles-Zaventem rouvre ses portes, dimanche 3 avril, sous haute sécurité. Un premier avion de la Brussels Airlines a décollé à destination de Faro dans le sud du Portugal. Le décollage de l'appareil a été salué par les applaudissements d'une cinquantaine d'employés de l'aéroport et de compagnies aériennes, qui juste auparavant avaient observé une minute de silence. Avant de décoller, l'appareil bleu de Brussels Airlines avait reçu les honneurs des services d'incendie et de police de l'aéroport, postés le long de la piste.

Doivent suivre un vol pour Athènes, en Grèce, et un autre pour Turin, en Italie. "Un signal d'espoir qui témoigne de notre volonté et de notre force pour surmonter cette épreuve et ne pas plier", a déclaré le PDG de l'aéroport, Arnaud Feist. Ces trois vols prévus sont avant tout "symboliques", car il faudra encore de longs mois avant que l’aéroport puisse être pleinement opérationnel. Cette timide reprise, a souligné Arnaud Feist, "symbolise un retour à la normale pour notre aéroport", un poumon de l'économie belge qui génère 20 000 emplois, dans 260 entreprises.

À partir de lundi, l'offre sera graduellement élargie pour inclure d'autres compagnies que Brussels Airlines et des destinations plus lointaines. Les arrivées seront également relancées.

Le hall des départs a été dévasté par un double attentat-suicide. Les dégâts dans le hall des départs, dont les vitres ont été soufflées, les piliers endommagés et les faux plafonds détruits, nécessitent de lourds travaux de remise en état. Une infrastructure temporaire - de grandes tentes blanches - a été montée en quelques jours à l'extérieur. Quelque 800 passagers par heure, l'équivalent de six vols en moyenne, peuvent y être enregistrés, ce qui correspond à peine à 20 % des capacités d'accueil en temps normal de l'aéroport.

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Douze jours après les attentats, le premier vol décolle de l'aéroport de Bruxelles

Préparer la période estivale

Brussels Airport prépare en outre "un plan stratégique de rénovation du hall des départs", a assuré Arnaud Feist. "Notre objectif est d'avoir un maximum de capacité disponible pour les départs en vacances de fin juin, début juillet", a-t-il expliqué. Selon les médias, l'aéroport pourra au mieux atteindre 40 % de sa capacité habituelle cet été et ne devrait tourner à nouveau à plein régime qu'en fin d'année.

Des mesures de sécurité supplémentaires ont été décidées vendredi soir à l'issue d'une réunion d'urgence du gouvernement avec les syndicats de police, qui agitaient la menace d'une grève si leurs revendications n'étaient pas entendues.

L'aire de dépose-minute est interdite d'accès. Seuls les passagers munis d'un billet et d'une pièce d'identité pourront accéder, à pied depuis un parking, au hall d'enregistrement temporaire, et leurs bagages seront contrôlés avant qu'ils puissent y entrer. L'aéroport ne sera pas desservi par les transports en commun, uniquement par les voitures particulières ou les taxis. La fermeture de l'aéroport aux voyageurs, conjuguée à des annulations de dernière minute après les attentats, a pesé sur le secteur touristique. Ainsi, le taux d'occupation des hôtels bruxellois a chuté de moitié ces douze derniers jours. Pour Brussels Airlines, le manque à gagner s'élève à cinq millions d'euros par jour.

Le métro de la capitale belge a rapidement rouvert après les attentats, même si plusieurs stations ne sont pas desservies et que le trafic est interrompu entre 19 h et 07 h. Et la vie a repris ses droits malgré la présence accrue de policiers et de militaires dans la rue et la recherche active de suspects encore en fuite, notamment "l'homme au chapeau" aperçu sur les images de vidéosurveillance de l'aéroport, qui a abandonné une valise bourrée d'explosifs dans le hall des départs.

Ces attentats, commis un peu plus de quatre mois après ceux de Paris par le même réseau lié à l'organisation État islamique, ont fait 32 morts et 340 blessés.

Avec AFP