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Combats meurtriers entre forces azerbaïdjanaises et arméniennes dans le Karabakh

De violents combats entre forces azerbaïdjanaises et arméniennes ont fait au moins 30 morts, samedi, dans la région séparatiste du Haut-Karabakh en Azerbaïdjan, souvent qualifiée de "poudrière aux portes de l'Europe".

Au moins 30 soldats ont été tués dans de nouveaux combats, qui ont éclaté, samedi 2 avril, dans le Haut-Karabakh, région sécessionniste d'Azerbaïdjan majoritairement peuplée d'Arméniens de souche et qualifiée de "poudrière aux portes de l'Europe". Ces affrontements sont les pires qu’ait connus la région depuis la fin du conflit entre les deux pays en 1994.

"Six chars arméniens ont été détruits et une centaine de militaires arméniens tués ou blessés", a déclaré le ministère azerbaïdjanais de la Défense dans un communiqué. Il fait en outre état de douze morts dans les rangs de l'armée azerbaïdjanaise.

"Il s'agit des plus graves combats armés depuis la mise en place d'un cessez-le-feu en 1994", a annoncé le président arménien Serge Sarkissian lors d'une allocution télévisée samedi. Erevan rejette toutefois le bilan de son voisin. Segej Saksyan a déclaré lors d'une réunion du conseil de sécurité nationale que les affrontements avaient fait environ 18 morts et 35 blessés, sans préciser s'il s'agissait uniquement de militaires.

Situation stabilisée

Selon Erevan, "l'Azerbaïdjan a lancé vendredi soir une attaque massive à la frontière du Nagorny-Karabakh avec chars, artillerie et hélicoptères", ce que Bakou a immédiatement démenti, assurant que ses forces n'avaient fait que répondre à une attaque du côté arménien.

"Au cours des deux dernières heures, la situation sur la ligne de confrontation s'est stabilisée. Les tirs ont cessé", a annoncé samedi vers 18 h 30 GMT à l'AFP le porte-parole du ministère, Vaguif Diargakhli.

Erevan a assuré de son côté "avoir ramené la situation sous contrôle et infligé des pertes importantes" à l'armée ennemie. "La situation reste tendue", a néanmoins estimé le président arménien. "Cette escalade provoquée par l'Azerbaïdjan aura des conséquences imprévisibles", a prévenu dans un communiqué le "ministère" de la Défense du Nagorny-Karabakh.

Hollande demande un respect du cessez-le-feu

Le président russe Vladimir Poutine a appelé samedi "les deux parties à un cessez-le-feu immédiat et à faire preuve de retenue pour éviter qu'il y ait de nouvelles victimes", selon le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov. En froid avec Erevan, le président turc Recep Tayyip Erdogan a assuré par téléphone sa "solidarité" avec son homologue azerbaïdjanais, Ilham Aliev, a déclaré son service de presse.

De son côté, le président français François Hollande a déploré "profondément les graves incidents" au Haut-Karabakh et il a appelé samedi soir les parties à "la plus grande retenue" et "au respect immédiat, total, durable du cessez-le-feu".

Le Nagorny-Karabakh, rattaché à l'Azerbaïdjan à l'époque soviétique, a déjà été le théâtre d'une guerre qui a fait 30 000 morts et des centaines de milliers de réfugiés, principalement des Azerbaïdjanais, entre 1988 et 1994. Il est désormais peuplé majoritairement d'Arméniens. Malgré la signature en 1994 d'un cessez-le-feu, aucun traité de paix n'a jamais été signé.

Avec AFP