
Le nouveau président de la Birmanie, Htin Kyaw, un proche d'Aung San Suu Kyi, a prêté serment mercredi devant le Parlement à Naypyidaw. Son accession au pouvoir ouvre une nouvelle ère pour le pays marqué par des décennies de domination militaire.
"Je promets d'être fidèle au peuple de la république birmane", a déclaré mercredi 30 mars le nouveau président birman Htin Kyaw devant le Parlement à Naypyidaw, lors de la cérémonie au cours de laquelle il a prêté serment. Pour Cyril Payen, envoyé spécial de France 24 à Rangoun, "c'est officiellement aujourd'hui la fin de la perestroïka birmane".
Htin Kyaw, proche et ami d’enfance d'Aung San Suu Kyi âgé de 69 ans, est le premier président civil du pays depuis des décennies, après cinq années de "transition post-junte" et son gouvernement composé d'anciens généraux.
Aung San Suu Kyi, qui n'a pas réussi à faire changer la Constitution pour devenir présidente, a choisi de placer à ce poste un homme de sa garde rapprochée. Elle-même sera à la tête d'un "super ministère" nouvellement créé, comprenant notamment les Affaires étrangères. "Elle va être la deus ex machina de la Birmanie comtemporaine démocratique puisque quatre ministères lui ont été alloués dont celui des Affaires présidentielles", ajoute le journaliste de France 24.
Des espoirs immenses
Après l'étape du Parlement, Htin Kyaw, élu président par le Parlement le 15 mars, devait se rendre au palais présidentiel pour rencontrer Thein Sein, le président sortant.
Cette passation de pouvoir est le dernier acte d'une très longue transition politique qui a commencé après les législatives du 8 novembre 2015, le premier scrutin libre depuis un quart de siècle, auquel les Birmans se sont déplacés en masse.
Ce gouvernement civil est investi d'immenses espoirs dans un pays où un tiers de la population vit sous le seuil de pauvreté. La Ligue nationale pour la démocratie (NLD), le parti désormais au pouvoir, a promis de donner la priorité à l'éducation et la santé, domaines dans lesquels la Birmanie est l'un des plus mauvais élèves au niveau mondial en termes de budget.
Un autre grand chantier attend l'équipe d'Aung San Suu Kyi : les conflits armés ethniques. Dans plusieurs régions frontalières, des groupes rebelles réclament plus d'autonomie et affrontent les forces gouvernementales. Et dans l'ouest du pays, des milliers de musulmans rohingyas vivent toujours déplacés dans des camps.
Avec AFP