logo

À deux jours du scrutin, Ahmadinejad se tient sur la défensive

Deux jours avant l'ouverture des bureaux de vote, le président sortant Mahmoud Ahmadinejad s'est attaché à défendre son bilan lors d'une intervention télévisée. Tout en s'attaquant à son plus sérieux adversaire, Mir Hossein Moussavi.

AFP - Le président iranien Mahmoud Ahmadinejad a pour la dernière fois de la campagne défendu son bilan mercredi, tout en attaquant son principal adversaire Mir Hossein Moussavi dans une intervention télévisée à deux jours du scrutin présidentiel.


"Nous avons accompli beaucoup de choses", a dit M. Ahmadinejad en réponse à ses trois adversaires qui l'avaient accusé de dire des mensonges pendant la campagne. Il avait notamment produit des chiffres sur l'inflation ou le chômage visiblement moins élevés que les données officielles.

Le président a énuméré toute une liste de réalisations de son gouvernement en demandant à chaque fois si "cela est un mensonge".

Il a mentionné entre autres la "construction d'hôpitaux", "l'augmentation de 70% du nombre d'étudiants", "la construction de tant de barrages", ou encore le "développement nucléaire" et "la technologie pour envoyer des satellites".

Tout au plus a-t-il admis "ne pas dire que nous n'avons pas de problème avec l'économie". "Mais nous suivons le bon chemin", a-t-il ajouté.

Il a expliqué que son approche était "fondée sur la justice", c'est-à-dire des programmes de dépenses publiques massives. Ses adversaires mettent justement sur ce compte l'inflation qui dépasse 25%.

Selon lui, "toute la campagne électorale était contre une seule personne", la sienne, et les critiques de ses adversaires s'expliquaient par le fait que "leurs performances pendant leur période au pouvoir étaient en question".



M. Ahmadinejad s'en est pris à nouveau à l'épouse de son principal concurrent Mir Hossein Moussavi, Zahra Rahnavard, qu'il avait accusée lors de son débat télévisé contre ce dernier d'avoir obtenu illégalement son diplôme de docteur en sciences politiques.

M. Moussavi avait ensuite condamné ce qu'il considérait comme une attaque personnelle et indigne du débat.

Mais M. Ahmadinejad est revenu à la charge en assurant qu'il ne s'agissait "pas d'une affaire personnelle".

"Si quelqu'un obtient un diplôme sans suivre la procédure, c'est illégal, et je veux que les gens le sachent", a-t-il dit.

Le président s'en est aussi pris à nouveau, mais sans le nommer, à l'ex-président conservateur Akbar Hachémi Rafsandjani, qu'il avait accusé nommément d'orchestrer la campagne de M. Moussavi.

Zahra Rahnavard a obtenu son diplôme à l'Université Azad, un réseau universitaire payant créé il y a plus de 20 ans par M. Rafsandjani.

"S'agissant de l'Université Azad, pourquoi tout son argent va-t-il ailleurs" que dans l'éducation?, s'est interrogé M. Ahmadinejad.

Tout au long de sa campagne le président a lié le nom de M. Moussavi à celui de M. Rafsandjani, qu'il avait battu au deuxième tour de la présidentielle de 2005.

M. Ahmadinejad bénéficiait d'un droit de réponse de presque 20 minutes à l'issue d'une série de six débats télévisés.

Ses trois concurrents ont décliné une offre de la télévision, qui proposait seulement 103 secondes pour M. Moussavi, 76,5 secondes pour le réformateur Mehdi Karoubi et 70 secondes pour le conservateur Mohsen Rezaï, selon un proche de M. Karoubi.

La campagne électorale se termine officiellement jeudi à 08H00 locales (03H30 GMT), exactement 24 heures avant l'ouverture du scrutin.