
Sur 75 mètres de hauteur, les visages d’Ayman, Nati, Ahmedin, ou encore Nasrat ont occupé le temps d’une nuit mardi, les falaises du cap Blanc-Nez à Calais.
C'est un magnifique hommage, bien que passé inaperçu, qu'a fait Clément Lesaffre aux réfugiés qu'il a rencontrés à Calais en novembre dernier.
Coutumier de la technique, l’artiste a soigné les moindres détails. "On est parti deux jours à l’avance, pour capturer le bon moment. Il fallait que la météo soit bonne, la marée assez basse et la lune pleine" , explique-il à Mashable Fr.
La projection au Cap Blanc-Nez intervient quelque mois après celle réalisée à Douvres, qui mettait en scène là aussi des réfugiés. Un sujet auquel se dédie pleinement l’artiste depuis son immersion en "Calaisie" en novembre dernier.
"J’ai parlé dans des huttes de fortune à des Soudanais, des Afghans, des Syriens...", énumère-t-il. Clément Lesaffre en profite pour tordre le cou aux idées reçues et explique que la barrière de la langue n’a absolument pas été un obstacle : "Ce sont des gens très éduqués. Ils parlaient mieux l’anglais que moi".
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Valoriser l’humain
Son travail s’inscrit dans un projet plus large baptisé Racines, lancé il y a deux ans dans l’Allier auprès de jeunes de Bobigny en colonies de vacances. Un projet qu’il dit, quelque soit sa déclinaison, centré sur "la valorisation de l’humain".
"Je raconte des tranches de vies fortes, des histoires." Et la projection sur la roche prend tout son sens : "Je m’intéresse à des lieux en rapport avec leur histoire, et j’établis des connexions entre l’homme et l’arbre".
L’artiste qui se dédie aussi à la peinture, souhaite désormais collaborer en vue d'exposer le projet "Racines". Un documentaire au sujet de ses rencontres avec les réfugiés est également en préparation.
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