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La police belge est intervenue avec des canons à eau, dimanche, afin d’évacuer des manifestants nationalistes qui avaient investi la place de la Bourse à Bruxelles, où se situe le mémorial aux victimes des attentats du 22 mars.

Slogans nationalistes, dégradations urbaines, heurts avec la police. C’est une véritable bouffée de haine qui a éclaté, place de la Bourse à Bruxelles, ce dimanche 27 mars. Cette place transformée en mémorial aux victimes des attentats du 22 mars a été brièvement investie en milieu d’après-midi par un groupe de 300 supporteurs de football, dont certains étaient encagoulés et vêtus de noirs.

"On est des hooligans !", "On est chez nous !", ont scandé les manifestants nationalistes, tout en répétant des slogans virulents envers le groupe jihadiste État islamique, qui a revendiqué les attaques de mardi. "État, complice de Daech" (autre appellation de l'EI), ont encore dit certains nationalistes.

Après un face à face tendu avec les personnes venues se recueillir, les manifestants nationalistes ont été évacués par les forces anti-émeute, qui ont fait usage de canons à eau. Les hooligans ont également lancé des projectiles incendiaires vers les forces de l'ordre et dégradé du mobilier urbain, selon la police.

"Une honte pour le pays"

Une dizaine de manifestants nationalistes ont été interpellés, selon la police.

"Je suis scandalisé par ce qui se passe, de constater que de telles crapules, aux visées de nazis, viennent provoquer les habitants sur les lieux de leur hommage. C'est une honte pour le pays", a déclaré le maire de Bruxelles Yvan Mayeur, selon l'agence de presse Belga.

Le bourgmestre a déploré que rien n'ait été fait "pour les empêcher de s'y rendre", alors que les autorités étaient prévenues selon lui de la volonté d'en découdre de ces hooligans, flamands pour la plupart. Le Premier ministre belge Charles Michel a également condamné "ces dérapages".

Une "marche contre la peur" prévue dimanche avait pourtant été annulée pour des raisons de sécurité.

"Je suis très en colère. Clairement, ça m'a mis une haine en moi que je ne voulais pas avoir. C'est triste, on est là pour se recueillir et des gens profanent. Mais je suis contente que ça ait repris son calme, qu'on puisse rendre hommage en paix aux gens qui sont morts", a dit à l'AFP Aurore, une participante au rassemblement pacifique.

Avec AFP