La "marche contre la peur", prévue dimanche à Bruxelles en réaction aux attentats du 22 mars, a été annulée pour raisons de sécurité. Une centaine de personnes se sont malgré tout rassemblées place de la Bourse pour rendre hommage aux victimes.
Quelques dizaines de personnes soucieuses de rendre hommage aux victimes des attentats du 22 mars se sont relayées, dimanche, sur la place de la Bourse à Bruxelles, transformée en mémorial après les attentats, et ce malgré l'annulation de la "marche contre la peur". En dépit des recommandations de la police, qui a averti que les conditions de sécurité n'étaient pas réunies pour un tel évènement, ces petits groupes ont déposé des bougies, entonné des chants et rendu hommage en silence aux victimes, sous bonne garde des forces de l'ordre, cinq jours après les attentats qui ont fait 31 morts dans la capitale belge.
"Chaque soir je viens ici, et je reste ici jusqu'à minuit par solidarité. Il faut se montrer, il ne faut pas de cacher", explique Mohamed Saïd Si Ahmed Haddi, un Belge de 50 ans d'origine algérienne. Pour Yves Susanne, imprimeur de 54 ans, "il faut montrer aux enfants qu'on n'a pas peur... même si on a peur". "Demain je serai là, je n'ai pas peur de tomber, si je tombe je tomberai pour quelque chose", prévenait samedi une habitante au micro de France 24.
Mais la majeure partie des 25 000 à 30 000 personnes qui étaient initialement attendues dimanche sont absentes. "Il semblerait que les gens aient respecté l’appel du ministre de l’Intérieur et qu’ils soient conscients du risque de détourner l’attention de la police de l’enquête", expliquait l’envoyé spécial de France 24 sur place, Julien Muntzer. À l’attitude de défi de la veille a succédé la prudence.
En début d'après-midi, des hooligans nationalistes ont perturbé le rassemblement Place de la bourse avant d'être dispersés par les canons de la police anti-émeutes. La police a procédé à une dizaine d'interpellations.
Report de "quelques semaines"
Alors que la traque du réseau jihadiste à l'origine des attaques de Bruxelles du 22 mars se poursuit, les autorités ont demandé le report de "quelques semaines" de la marche afin de décharger la police d'une partie de la pression qu'elle supporte depuis les attentats. Les organisateurs, qui souhaitaient "montrer à ceux qui veulent nous mettre à genoux que nous resterons debout", ont, eux, acquiescé.
"On comprend bien entendu les raisons de sécurité mais on ne va pas 'annuler pour annuler', nous trouverons une nouvelle date pour manifester", a justifié l’organisateur de la marche, Yannick Quina. "La sécurité de nos concitoyens est une priorité absolue", a quant à lui déclaré le coorganisateur de la marche, Emmanuel Foulon.
itDe nombreux Belges se réunissent quotidiennement depuis mardi place de la Bourse, au cœur de la capitale. Bougies, fleurs et petits mots écrits à la craie sur la chaussée ont transformé l'endroit en mémorial.
Jusqu'à présent, 24 victimes, de neuf nationalités différentes, ont été identifiées. Parmi les 24 corps identifiés, 13 sont de nationalité belge, précise le Centre de crise, qui parle de 19 nationalités en ce qui concerne les blessés.
Avec AFP et Reuters