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David Bell, l'homme derrière la frite au doigt d'honneur

En se levant ce matin du 23 mars, David Bell était loin d'imaginer que l'une de ses publicités, vieille de 8 ans, deviendrait l'un des symboles contre le terrorisme suite aux attentats de Bruxelles.

"À ma connaissance, c'est la première fois que l'une de mes idées est recyclée par quelqu'un d'autre", explique à Mashable FR cet Anglais de 57 ans installé en Nouvelle-Zélande. "Bien sûr, je suis attristé par ce qui a amené cette image à trouver une seconde vie... Mais je suis également heureux que les gens y aient trouvé un moyen d'exprimer leur émotion."

VOIR AUSSI : La frite au doigt d’honneur est en fait une ancienne publicité Burger King

Après les explosions survenues à Bruxelles, ce 22 mars, les réseaux sociaux ont rapidement exprimé leur solidarité avec la Belgique, en utilisant notamment le symbole cliché de la frite. Il semblerait que le journaliste Christophe Conte des Inrocks a été le premier à utiliser le visuel de David Bell, la frite au doigt d'honneur. Une image qui ne tarde pas à être reprise et détournée par de nombreux Twittos.

pic.twitter.com/JlYNngIFxq

— Christophe Conte (@christopheconte) 22 mars 2016

Cependant, David Bell ne veut pas que les projecteurs se braquent sur lui à cause de ce visuel : "À mon avis, ce n'est désormais plus ‘mon’ idée. Et ça me va très bien comme ça. Je ne veux aucun crédit ! Cette vieille histoire n'intéresse personne, à part peut-être ma mère à Liverpool."

Il a tout de même accepté de parler un peu de lui. Né en Angleterre, David Bell a commencé sa carrière comme directeur artistique à Londres. Il a ensuite déménagé à Auckland, en Nouvelle-Zélande, en 1998. Il travaillait au sein de l'agence local de Young & Rubicam  lorsqu'il a créé cette publicité pour Burger King, en 2008.

Amusé par tous les détournements de sa publicité qu'il a vu fleurir sur internet à la suite des attentats, il a ressorti un vieux concept de ses cartons, jamais utilisé par Burger King : une version animée du doigt d'honneur. Il a lavé les références à l'enseigne de fast-food et nous a livré le GIF ci-dessous.

Il aurait aussi voulu ajouter un drapeau belge en fond pour marquer sa solidarité, mais n'en a pas eu le temps. Il laisse ce soin à d'autres. Depuis qu'il a quitté l'agence de publicité, le créatif enseigne à temps partiel à la "Media Design School " d'Auckland. Il écrit et illustre aussi ses propres livres tout en continuant à travailler en freelance.

"Lors de précédents attentats, on avait pu entendre des gens dire que poster des photos de drapeaux ne changerait rien à la situation. Ce n'est pas mon avis", déclare David Bell. "Montrer sa solidarité aux victimes et à leurs familles est un acte important, qui plus est lorsque l'on est nombreux à le faire : c'est la preuve qu'une communauté globale existe et que celle-ci est unie contre les actes de terreur."

Quelque chose à ajouter ? Dites-le en témoignage.