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Niger : le président Mahamadou Issoufou réélu avec 92,49 % des voix

Le chef de l'État sortant, Mahamadou Issoufou, a été réélu mardi pour un second mandat présidentiel avec près de 92,5 % des voix. Le scrutin avait été boycotté par l'opposition qui dénonce "une parodie électorale".

Le chef d'État nigérien sortant, Mahamadou Issoufou, âgé de 64 ans, a été réélu mardi 22 mars, avec 92,49 % des voix pour un deuxième quinquennat. Presque une formalité pour Issoufou, dans la mesure où le scrutin a été boycotté par l'opposition lors du second tour de la présidentielle de dimanche.

"Pendant ce mandat, je consacrerai toute mon énergie à répondre aux aspirations du peuple nigérien", a affirmé le président Issoufou lors d'une courte déclaration après l'annonce de sa victoire.

"Rassemblons-nous"

"Je voudrais que la victoire du 20 mars ne soit pas celle d'un seul camp, mais celle du pays tout entier [...]. Rassemblons-nous, ne gaspillons pas nos énergies dans de vaines querelles", a-t-il poursuivi, en appelant l'opposition au "rassemblement [...] pour que se mette en place un large front dont le seul objectif sera la renaissance du Niger".

Son adversaire, l'opposant Hama Amadou, 66 ans, en détention depuis novembre et qui a été évacué de sa prison vers un hôpital parisien le 16 mars, a recueilli 7,51 % des suffrages. Hama Amadou est poursuivi pour une affaire de trafic d'enfants qui empoisonne le climat politique nigérien depuis deux ans. L'opposant affirme qu'il s'agit d'un "procès politique" destiné à l'empêcher d'être élu à la présidence. Le pouvoir, lui, parle de "dossier de droit commun" et "d'indépendance de la justice".

"Parodie électorale"

"Le pouvoir a crevé tous les plafonds d'atteinte à la démocratie en traînant notre pays dans une parodie électorale", a déclaré un responsable de l'opposition, Amadou Boubacar Cissé, dénonçant de "faux résultats".

Le pouvoir a balayé les critiques estimant que les élections avaient été "transparentes et crédibles", accusant l'opposition de ne pas "vouloir admettre une défaite annoncée". Le taux de participation, principal enjeu du scrutin en raison du boycott, a atteint 59,79 %, contre 66,8 % au premier tour, selon la Céni. Selon l'opposition, il n'a pas atteint les 12 %. 

L'Union européenne avait "pris note" lundi de la baisse de la participation au second tour et a "plaidé pour l'établissement d'un climat politique apaisé".

Avec AFP