"Le racisme, ça commence par des mots. Ça finit par des crachats, des coups, du sang."

Six spots publicitaires assènent ce slogan à la télévision et sur les réseaux sociaux. Partagés par le compte Twitter du gouvernement et du Premier ministre Manuel Valls, ils ont été réalisés dans le cadre de la campagne anti-racisme #TousUnisContreLaHaine.

Chaque vidéo montre une scène de violence à l'encontre de différentes communautés, confessions ou minorités visibles. Ici, un jeune homme noir ou musulman est roué de coups dans la rue. Là, une synagogue est taguée avec les mots "mort aux juifs" ou des têtes de cochons accrochées à la grille d'une mosquée.

Les images s'inspirent de faits réels, et sont filmées comme s'il s'agissait d'une vidéo amateur. En fond, plusieurs personnes semblent discuter lors d'un repas et énoncent des clichés racistes, antisémites ou anti-musulmans.

Diffusées du 20 mars au 10 avril, ces vidéos ouvrent la Semaine d'éducation contre le racisme et l'antisémitisme initiée par la ministre de l'Éducation Nationale Najat Vallaud-Belkacem. Une semaine de prévention ouverte lundi matin au Musée de l'immigration, par une rencontre à laquelle François Hollande lui-même a participé.

Un plan sur trois ans contre le racisme

Cette campagne a coûté 3 millions d'euros. Elle s'inscrit dans les 100 millions d'euros alloués au "Plan de lutte contre le racisme et l'antisémitisme" prévu sur trois ans.

En 2015, 2 032 actes de racisme et d'antisémitisme ont été enregistrés par les autorités, soit une augmentation de 22 % par rapport à l'année précédente.

Des pics d'agressions envers la communauté musulmane ont été enregistrés après les attentats du 7 janvier et du 13 novembre 2015. Les actes anti-musulmans ont ainsi triplé en un an, selon les chiffres de la Dilcra (Direction interministérielle de lutte contre le racisme et l'antisémitisme).

Si certains ont salué cette démarche sur les réseaux sociaux, la campagne n'est pas du goût de tout le monde. Beaucoup ont critiqué l'absence de représentation du "racisme anti-blanc" dans les six vidéos diffusées par le gouvernement. Mais des critiques plus diverses ont aussi été émises sur Twitter, comme l'absence de l'homophobie ou le ton général de cette campagne.

Des salutations, des critiques, et des blagues... Finalement, la campagne #TousUnisContreLaHaine a provoqué un ensemble de réactions assez banales sur les réseaux sociaux. Un état de fait bien résumé par un internaute quelques heures après le début de la campagne.

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