Tous les obstacles au rachat de Chrysler par Fiat ont été levés. Alors que la Cour suprême avait d'abord décidé de retarder la cession des actifs de la firme de Detroit à la marque italienne, elle y a finalement donné son feu vert, ce mardi.
La Cour suprême des États-Unis a ouvert la voie à une finalisation rapide de l’alliance entre le constructeur automobile américain Chrysler, en faillite, et un consortium emmené par la marque italienne Fiat, qui souhaite le racheter, ce mardi.
Les neuf juges viennent de rejeter une requête de plusieurs fonds de pension qui s’estimaient lésés par l’accord signé entre les deux entreprises, le 30 avril. Arguant du fait que, en tant que créanciers garantis, leurs droits devaient être pris en compte en priorité, ils avaient cherché à suspendre la procédure. La vente avait été temporairement suspendue par la plus haute juridiction américaine, le 9 juin.
Le jugement rendu par la Cour suprême va permettre d'appliquer le plan de sauvetage de Chrysler, soutenu par l'administration Obama, avant la date butoir du 15 juin. Au-delà, Fiat n’aurait plus été tenu de reprendre 20 % du capital du constructeur américain, comme le prévoit l’accord paraphé entre les deux parties.
Une victoire pour l’administration Obama
Cette décision est aussi une victoire pour le gouvernement américain, qui s’est fortement impliqué dans l’élaboration du plan de sauvetage depuis le dépôt de bilan de Chrysler.
"Nous sommes ravis que l’alliance Chrysler-Fiat puisse maintenant avancer. Elle permettra à Chrysler de redevenir un constructeur compétitif et viable", s’est félicité la Maison Blanche. De son côté, le département de la Justice s’était ému de la suspension de la vente, estimant que, tant que l’accord n'était pas scellé, Chrysler perdait 100 millions de dollars par jour...
L'affaire Chrysler correspond à la première saisie de la Cour suprême américaine pour une affaire de faillite dans laquelle l’État s’était investi. Sa décision peut être interprétée comme une validation de la démarche volontariste des pouvoirs publics.
Plus rien ne s'opposant désormais à la mise en place du plan de sauvetage de la firme de Detroit, la naissance d'une nouvelle entité détenue à 68 % par le syndicat United Auto Workers (UAW) n'est plus qu'une question de jours. Sa création devrait être effective dans les deux mois. Le consortium emmené par Fiat, les États-Unis et le Canada se partagera, lui, les 32 % restant du capital. Dans cette perspective, Chrysler compte commencer le remboursement de ses créanciers dès ce mercredi, grâce à un fond public de deux milliards de dollars mis à sa disposition.
Le réseau de distributeurs du "nouveau" Chrysler sera réduit d’un quart aux États-Unis, où il doit doit passer de 3189 à 2 400 concessionnaires.