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Le procureur de São Paolo demande des poursuites pénales contre Lula

L’ex-président brésilien Luis Inacio Lula da Silva risque une mise en examen pour blanchiment d'argent, suite à la requête d'un procureur de São Paolo formulée mercredi. Il est soupçonné de dissimuler être propriétaire d'un luxueux appartement.

Un procureur de São Paulo a requis, mercredi 9 mars, des poursuites pénales contre l'ancien président brésilien Luis Inacio Lula da Silva, dans le cadre d'une enquête pour blanchiment d'argent.

L'ex-chef de l'État, qui a été interpellé le 4 mars et interrogé trois heures par la police fédérale, est soupçonné d'avoir dissimulé être le propriétaire d'un luxueux triplex à Guaruja, une station balnéaire de l'État de São Paulo.

Lula nie toute malversation et assure ne pas détenir cet appartement, précisant qu'il avait pris une option en vue de son acquisition avant d'y renoncer. Selon le parquet, l'appartement en question a été construit par le groupe OAS, mis en cause dans le vaste scandale de corruption impliquant la compagnie pétrolière publique Petrobras et qui menace la présidente Dilma Rousseff, issue comme son prédécesseur et mentor du Parti des travailleurs.

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Les procureurs en charge du dossier Petrobras avaient mentionné "des indices selon lesquels Lula a reçu en 2014 au moins un million de reais (264 000 dollars) apparemment sans justificatif de l'entreprise OAS par le biais de réformes et meubles de luxe du triplex, à Guarujá".

Lula de retour au gouvernement pour une immunité judiciaire ?

Cristiano Zanin Martin, avocat de l'ancien président, a accusé le procureur de São Paulo Cassio Conserino de diffamation. "Pour Conserino, deux visites dans un appartement de Guaruja suffisent à considérer qu'il s'agit d'une propriété secrète", dit-il dans un communiqué. Il invite en outre la Cour suprême à se prononcer sur les compétences du procureur.

Une mise en examen pourrait conduire Lula, qui reste une icône de la gauche sud-américaine, à accepter d'entrer au gouvernement pour bénéficier d'une immunité judiciaire. Il ne pourrait alors être entendu que par la Cour suprême.

Selon la presse, le Parti des travailleurs fait pression en ce sens sur la présidente. Ricardo Berzoini, ministre chargé des relations avec le Parlement, a quant à lui déclaré mercredi qu'il pourrait très bien faire partie de l'exécutif s'il le souhaite.

Avec Reuters