Le président gabonais est mort, lundi après-midi, dans un hôpital de Barcelone (Espagne), à l'âge de 73 ans, a annoncé son Premier ministre. Arrivé au pouvoir en 1967, Omar Bongo était considéré comme un pilier de la "Françafrique".
Le doyen des chefs d’Etat africains en exercice est décédé d’une crise cardiaque après 41 ans au pouvoir, selon un communiqué du Premier ministre Jean Eyeghe Ndong envoyé à la presse.
"C'est à 14H30 (12H30 GMT) que l'équipe médicale m'a informé, ainsi que les officiels et membres de la famille présents, que le président de la République, chef de l'Etat, Omar Bongo Ondimba, venait de rendre l'âme des suites d'un arrêt cardiaque", a indiqué le chef du gouvernement gabonais dans un message.
Ce dernier avait pourtant assuré, quelques heures plus tôt, que le président Bongo était "bien en vie", démentant l'annonce de son décès, dimanche soir, par plusieurs médias français.
Dimanche soir, le site Web de l’hebdomadaire français "Le Point" a annoncé que l'homme fort de Libreville, âgé de 73 ans et au pouvoir depuis 41 ans, était décédé des suites d’un cancer. Le portail Internet du magazine français s’appuyait sur une source proche du pouvoir gabonais. L’agence de presse AFP a très rapidement relayé l’information, citant pour sa part une source proche du gouvernement français.
Réfutée par plusieurs ministres au cours de la nuit, l’information a été officiellement démentie par le porte-parole du gouvernement gabonais.
Omar Bongo Ondimba était hospitalisé à la clinique Quiron de Barcelone depuis plusieurs semaines, afin d'effectuer, officiellement, un bilan de santé. Mais de nombreuses sources - dont certaines hospitalières - ont toujours affirmé que le chef de l'État gabonais y était entré dans un état bien plus grave. Le 6 mai, la présidence gabonaise annonçait "la suspension momentanée de [ses] activités". Sur ordre de Bongo lui-même, "toutes les audiences présidentielles [ont été] suspendues jusqu'à nouvel ordre".
Une succession compliquée
À Libreville, la population reste dans l'expectative. La plupart des magasins et des restaurants ont gardé leurs rideaux baissés, ce lundi. Depuis la première annonce de la mort d’Omar Bongo Ondimba, dimanche, seules les stations essences affichent complet, les Librevillois craignant une pénurie dans les jours à venir. Selon des témoignages recueillis par l’AFP, "les gens ont peur".
Le ministère de la Défense, dirigé par Ali Ben Bongo Ondimba, fils du président défunt, a décidé peu après cette annonce "la fermeture des frontières terrestres, aériennes et maritimes" du pays.
Après avoir appelé la population au "patriotisme" et au "calme", il a également annoncé "la mise en place de toutes les composantes des forces de défense sur tout l'ensemble du territoire" et "la sécurisation des sites et des bâtiments administratifs sensibles".
De fait, la succession du doyen des chefs d'États africains en exercice, souvent présenté comme un pilier de la "Françafrique", promet d’être compliquée. Mais pour nombre d’observateurs, Ali Ben Bongo apparaît le mieux placé pour reprendre le flambeau de son père.
En attendant, le gouvernement a décrété un deuil national de 30 jours.
Le président français Nicolas Sarkozy a exprimé, de son côté, "beaucoup de tristesse" et assuré que la France était "dans cette épreuve aux cotés du Gabon, de ses institutions et de son peuple", rejoint peu après par son prédécesseur Jacques Chirac, qui saluait un "sage".