Le camp des militaires de la Mission de l'ONU au Mali à Kidal est régulièrement pris pour cible lors d'attaques terroristes. Preuve que des jihadistes sont toujours présents dans la région. Reportage au sein de la Minusma.
Quand ce ne sont pas des mines artisanales, des roquettes ou des obus de mortiers, ce sont des kamikazes qui visent directement les casques bleus. Le camp de la Mission de l'ONU au Mali (Minusma) de Kidal est l’un des camps des Nations unies qui subit le plus grand nombre d'attaques au monde.
La force militaire, déployée depuis juillet 2013, est la mission de maintien de la paix de l’ONU la plus coûteuse en vies humaines. Le 12 février dernier, neuf militaires, dont six casques bleus de la Minusma et trois soldats maliens, ont été tués dans le nord du pays au cours de deux attaques séparées attribuées à Ansar Dine.
Des zones hors de contrôle
Dans le nord du Mali, des zones entières échappent encore au contrôle des forces maliennes et étrangères, malgré la signature en mai-juin d'un accord de paix entre le gouvernement et l'ex-rébellion. Pis, ces attaques jihadistes sont de mieux en mieux préparées, selon les militaires. Ces derniers tentent de protéger leur base du mieux qu’ils peuvent. Mais malgré des travaux de renforcement du camp, la force onusienne dit manquer de véhicules blindés pour multiplier les patrouilles.
La seule protection du camp ne suffit pas. C’est du moins ce pensent certains militaires à l’instar du Colonel Bangora Ibrahim Sory, du contingent guinéen. "Je crois qu'on ne peut pas se protéger tout en étant dans le camp, explique-t-il à François Rihouay, correspondant France 24 au Mali. Il va falloir essayer de dominer le terrain. Ce qui va peut-être diminuer, je ne veux pas dire éradiquer complètement - mais ça va diminuer, à mon avis, les attaques contre le camp. Il faut se déployer en dehors du camp pour protéger le camp."