
L'arrêté d'expulsion des migrants qui sont installés dans la partie sud de la "jungle" de Calais a été validé jeudi par le tribunal administratif de Lille. Elle concerne un millier de personnes, selon l'État, 3 000, selon les ONG, scandalisées.
L'expulsion des migrants qui se sont établis dans la zone sud de la "jungle" de Calais a été validée jeudi 25 février par le tribunal administratif de Lille, a indiqué une source proche de la préfecture du Pas-de-Calais.
"Tout est validé", a précisé cette source. Le tribunal administratif a donc rejeté le recours suspensif de l'évacuation de la "jungle" déposé par des migrants et des associations. Plusieurs ONG dénonçaient le manque de propositions alternatives à cette évacuation. Elles soulignaient aussi que le nombre de migrants concernés par l’évacuation, entre 800 et 1 000 selon l’État, était en réalité plus de trois fois plus élevé.
Le ministre d'Intérieur se "réjouit" de cette décision
"Cette décision conforte l'action du gouvernement à Calais. Je prends acte du jugement du tribunal administratif de Lille qui en tout point conforte la démarche de mise à l'abri des migrants de Calais et de résorption du campement de la lande engagé par l'État", a déclaré le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve, qui s'est dit "réjoui".
Manuel Valls avait assuré mardi que l’évacuation prendrait "le temps nécessaire" pour apporter une "réponse humanitaire" aux migrants en quête d’un passage vers le Royaume-Uni.
À l’origine, l'arrêté d'expulsion – qui ne s’appliquera pas aux espaces sociaux du camp, (écoles, églises) – ordonnait l'évacuation avant le 23 février, mais le tribunal s'était donné un délai pour statuer. Rien ne se fera par la force, assure encore la préfecture.
"Prendre le temps qu'il faut"
Il y a un mois, les autorités avaient contraint quelque 700 migrants à abandonner une large bande longeant la rocade menant au port, empruntée notamment par les poids lourds se rendant au Royaume-Uni, pour les déplacer dans une autre zone du camp.
Cette fois, il s'agit de faire partir la population concernée vers les Centres d'accueil et d'orientation (CAO), dont le nombre n'a cessé d'augmenter. Il en existe désormais 102, accueillant près de 2 700 migrants. Il reste d'autre part 300 places dans le Centre d'accueil provisoire de Calais, constitué de conteneurs-dortoirs chauffés.
Ce n'est pas la première fois que le tribunal administratif de Lille s'empare du dossier de la "jungle". Saisi par des ONG comme Médecins du monde et le Secours catholique, il avait ordonné en novembre à l'État de réaliser une série d'aménagements sanitaires dans le plus grand bidonville de France.
Avec AFP