
Le nombre de demandeurs d'emploi sans activité a baissé de 27 900 personnes en janvier en métropole, mais une hausse inhabituelle des sorties de Pôle emploi faute d'actualisation rend ces chiffres difficilement interprétables.
A priori, c’est une bonne nouvelle et le gouvernement français s'en est aussitôt félicité : le nombre de demandeurs d'emploi sans activité a baissé de 27 900 (soit - 0,8%) personnes en janvier en métropole, pour s'établir à 3,55 millions. Mais selon la Dares, qui dépend du ministère du Travail, une hausse "inhabituelle" des sorties de Pôle emploi pour défaut d'actualisation a été notée au même moment. Conclusion : les chiffres du chômage de janvier sont difficilement interprétables.
En janvier, "le nombre de sorties de catégories A, B et C (sans activité et activité réduite) pour cessation d'inscription pour défaut d'actualisation a enregistré une hausse inhabituellement forte", qui reste "inexpliquée" et "affecte à la baisse" le chômage, écrit le service des statistiques du ministère.
Il appelle à interpréter les résultats "en tendance", c'est-à-dire sur une période plus longue que le mois.
"La confirmation d’une tendance" pour Myriam El Khomri
Malgré l'avertissement de ses services, la ministre du Travail, Myriam El Khomri, s'est félicitée de la baisse mensuelle, y voyant une "confirmation de la tendance qui se dessine depuis l'été dernier". Il s’agit en effet de la plus forte diminution depuis le début du quinquennat de François Hollande, exceptée celle d'août 2013 à cause d’un "bug" dans les relances par SMS des chômeurs : ce mois-là, les effectifs d’inscrits au Pôle emploi (dans la catégorie A) avaient reflué de quelque 32 500 personnes.
Pourtant, le chômage joue au yo-yo depuis juin, alternant mois de baisse et de hausse, sans qu'aucune tendance ne se dessine. Ainsi, si en catégorie A, les jeunes profitent le plus de la baisse (leur nombre recule de 2,4 % sur trois mois et de 5 % sur un an), à l'autre bout de l'échelle des âges, la situation des seniors continue de se dégrader: +0,8 % sur trois mois et +7,8 % sur un an.
Autre point noir, le chômage de longue durée continue de faire tache d'huile. Fin janvier, 2,48 millions de demandeurs d'emploi (+1,6 % sur trois mois, +9,1 % sur un an), petite activité comprise, étaient inscrits à Pôle emploi depuis plus d'un an.
Avec AFP