Trois membres du mouvement Anonymous sont jugés par le tribunal correctionnel de Paris pour avoir récupéré et mis en ligne les coordonnées de 541 policiers. Le parquet a requis un an de prison avec sursis et 5 000 euros d'amende à leur encontre.
Trois membres de la mouvance Anonymous font face à la justice. Âgés de 22 à 27 ans, les pirates informatiques comparaissent mercredi 24 février devant le tribunal correctionnel de Paris pour avoir récupéré et mis en ligne les coordonnées de 541 policiers. Le parquet a requis mardi un an de prison avec sursis et 5 000 euros d'amende à leur encontre.
Pour le procureur, il s'agit de "gens dangereux eu égard aux conséquences des actes qu'ils ont commis", a estimé le procureur, qui a souligné le "coût pour la collectivité, pour les services d'enquête", de cette affaire.
Dangereux ? Une accusation réfutée par la défense. L'un des prévenus se faisait appeler "Calin", "son adresse mail c'était 'gros nounours bleu' et son adresse IP, c'est chez sa mère", a plaidé son avocate, Me Anne-Sophie Laguens.
Devant le tribunal correctionnel de Paris, les trois jeunes informaticiens ont expliqué qu'à l'époque, la divulgation de numéros de téléphones ou d'adresse mail, "ça restait virtuel", et qu'ils n'étaient pas animés par de "mauvaises intentions". L'un a reconnu qu'il trouverait aujourd'hui "extrêmement grave de publier des informations personnelles sans aucune raison valable".
Les données personnelles des fonctionnaires mises en ligne ont été volées en piratant le site du syndicat de police SGP-FO. L'un des prévenus a expliqué avoir signalé au webmaster du site sa vulnérabilité, sans que la faille ne soit colmatée. Si bien que son avocat, Me Matthieu Hy, l'a qualifié de "lanceur d'alerte".
Deux des prévenus sont également poursuivis pour le piratage des sites gouvernementaux modernisation.gouv.fr et immigration.gouv.fr, en ayant exploité des failles de la sécurité. Pour cela, l'État leur réclame 21 000 euros de dommages et intérêts pour la remise en état des sites.
Début 2012, des Anonymous ont mené une série d'attaques informatiques après la fermeture par la justice américaine des serveurs du site d'échange de fichiers Megaupload et l'interpellation en France de trois internautes pour l'attaque du site internet d'EDF quelques mois après la catastrophe nucléaire de Fukushima.
Le jugement a mis en délibéré au 22 mars.
Avec AFP