
Vingt-sept ans après que l'Iran a mis à prix la tête de Salman Rushdie pour son livre "Les Versets sataniques", plusieurs organes de presse de la République islamique viennent d'ajouter 600 000 dollars à la prime offerte pour sa mort.
Vingt-sept ans après que Salman Rushdie a fait l’objet d’un décret religieux (fatwa) en Iran, plusieurs médias de la République islamique ont ajouté 600 000 dollars à la prime offerte pour la tête de l’écrivain britannique.
L'agence de presse Fars vient en effet de publier la liste de 40 titres de presse iraniens qui ont décidé de verser cette somme portant le montant total de la prime à quelque 3,9 millions de dollars. Fars elle-même y contribue à hauteur de 30 000 dollars.
Une fatwa éternelle
Le 14 février 1989, l'ayatollah Ruhollah Khomeini, alors guide de la révolution iranienne, avait appelé tout bon musulman à tuer Salman Rushdie pour son ouvrage "Les Versets sataniques", un ouvrage jugé blasphématoire par Téhéran. Depuis, Salman Rushdie vit sous haute protection aux États-Unis, les autorités iraniennes ayant fait savoir que la fatwa ne pouvait être annulée. En 2005, sous l’impulsion de l’ayatollah Ali Khamenei, le successeur de Khomenei, trois membres du clergé iranien avaient de nouveau appelé à tuer l’écrivain.
Cette revalorisation de la prime intervient alors que les tensions s’accroissent au sein du pouvoir iranien. Alors que le gouvernement du président Hassan Rohani, dans la foulée de l’accord sur le nucléaire iranien et de la levée des sanctions internationales, s’emploie à mettre fin à l’isolement de Téhéran, les tenant de la ligne dure incarnée par l’ayatollah Ali Khamenei multiplient les tours de vis.
Le camp conservateur a ainsi lui-même désigné les candidats des législatives et de l’élection de l’Assemblée des experts du 26 février afin d’asseoir son assise sur un scrutin qui a valeur de test pour le programme réformateur du président.
Avec Reuters