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Syrie : Kerry annonce un "accord provisoire" sur une cessation des hostilités

Le secrétaire d'État américain John Kerry a annoncé dimanche "un accord provisoire en principe" avec la Russie sur les modalités d'une éventuelle cessation des hostilités en Syrie où les violences continuent de faire rage.

"Un accord provisoire en principe". C’est ce que le secrétaire d'État américain, John Kerry, a annoncé dimanche 21 février avoir conclu avec la Russie sur le dossier Syrie où les violences continuent de faire rage.

Lors d'une conférence de presse à Amman, Kerry a en effet indiqué qu'il avait une nouvelle fois parlé au téléphone à son homologue russe Sergueï Lavrov : "nous sommes parvenus à un accord provisoire en principe sur les termes d'une cessation des hostilités, qui pourrait commencer dans les jours qui viennent". Il a ajouté que les présidents russe et américain Vladimir Poutine et Barack Obama "pourraient se parler dès que possible (...) pour la mise en place" de la trêve.

"Nous sommes plus proches aujourd'hui d'un cessez-le-feu", a précisé John Kerry qui plaide depuis plusieurs jours auprès de Moscou pour la mise en œuvre de ce volet de l'accord international conclu à Munich le 12 février. "Ce n'est pas encore fait et je prévois que nos présidents, le président Obama et le président Poutine, pourraient bien se parler dans les prochains jours afin de tenter d'achever ce travail", a-t-il annoncé lors de la conférence de presse conjointe avec son homologue jordanien Nasser Judeh.

Une "cessation des hostilités" imminente ?

Kerry et Lavrov sont les principaux artisans de l'accord de Munich du Groupe international de soutien à la Syrie (ISSG) aux termes duquel 17 pays et trois organisations multilatérales étaient tombés d'accord pour une "cessation des hostilités" en Syrie "d'ici une semaine", c'est-à-dire vendredi 19 février. Mais les combats ont continué en Syrie à l'expiration de ce délai.

John Kerry, qui mise depuis trois ans sur le succès d'un processus diplomatique et politique pour sortir du conflit syrien, s'est félicité également des "progrès" réalisés par les groupes de travail de l'ONU qui se sont réunis en fin de semaine à Genève, l'un sur le cessez-le-feu qui est co-présidé par Moscou et Washington, et l'autre sur l'aide humanitaire pour les villes assiégées. "L'aide parvient à passer, les modalités pour une cessation des hostilités sont en train d'être bouclées", a-t-il insisté.

Prudent, il a toutefois prévenu que les États-Unis allaient dorénavant "consulter les autres membres du ISSG et l'opposition sur l'accord provisoire conclu".

Échecs successifs

Tous les efforts en vue d'un cessez-le-feu ont jusqu'ici échoué. Aux confrontations sur le terrain entre groupes rebelles, jihadistes (dont Daesh [acronyme arabe de État islamique (EI)] et Al-Nosra) qui échappent à tout contrôle, s'ajoutent de profondes divisions internationales avec l'implication militaire de plusieurs pays dans le conflit : la Russie soutient le régime avec son aviation, la Turquie bombarde les forces kurdes syriennes et la coalition internationale dirigée par les États-Unis frappe l'EI depuis 2014.

La guerre en Syrie a fait depuis près de cinq ans plus de 260 000 morts et poussé à la fuite plus de la moitié de la population (de 22,4 millions à la base).

Avec AFP