La commission électorale a proclamé samedi la victoire de Yoweri Museveni à la présidence ougandaise. Arrivé au pouvoir en 1986, il a été reconduit à la tête de l'État pour un cinquième mandat de cinq ans. L'opposition dénonce des fraudes.
Yoweri Museveni reconduit à la tête de l’Ouganda. Au pouvoir depuis trente ans, le président sortant a été réélu à la présidence de l'Ouganda pour un cinquième mandat de cinq ans, a annoncé samedi 20 février la Commission électorale. "La commission déclare que le candidat Yoweri Kaguta Museveni, ayant obtenu plus de 50 % des suffrages valides exprimés, est élu président de la République d'Ouganda", a déclaré son président, Badru Kiggundu.
L’heureux candidat a obtenu à la présidentielle du 18 février 60,75 % des voix, loin devant son principal rival, Kizza Besigye (35,37 %). L'ancien Premier ministre Amama Mbabazi ne recueille que 1,43 % des voix. Sur les 15 millions d'électeurs enregistrés, 9,7 (9 701 738) ont voté, soit un taux de participation de 63,5 %.
Le parti de Museveni, le Mouvement de résistance nationale (NRM), a accueilli avec satisfaction ces résultats. "Ce résultat confirme que nos adversaires ont échoué à offrir une quelconque alternative", a déclaré son porte-parole Mike Sebalu.
Arrivé au pouvoir en 1986 – après avoir renversé l'autocrate Milton Obote –, Museveni est encore très populaire dans les campagnes, et bénéficiait de la puissance financière et de l'expérience électorale de son parti.
Contestation de l’opposition
L'opposition, qui accuse la Commission d'être partisane et de couvrir les fraudes commises par le régime, ne devrait pas reconnaître la victoire de Museveni. Pendant que ces résultats étaient annoncés, Kizza Besigye était placé sous surveillance policière dans sa maison, après avoir été arrêté la veille.
Le Forum pour le changement démocratique (FDC) de Besigye a appelé samedi "les Ougandais et la communauté internationale à rejeter et condamner la fraude qui a été commise et à la révéler dans son intégralité".
L'impartialité de la Commission électorale a aussi été mise en cause par les observateurs de l'Union européenne et du Commonwealth. L'Ouganda, pays enclavé d'Afrique de l'Est dont la population est estimée à 37 millions d'habitants, n'a jamais connu d'alternance politique pacifique depuis son indépendance en 1962.
Avec AFP