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Quatre manifestants arrêtés à Calais lors du rassemblement d'extrême droite interdit

Une cinquantaine de manifestants ont bravé samedi l'interdiction préfectorale de manifester pour soutenir le général Piquemal, interpellé lors d'une manifestation interdite organisée par Pegida le 6 février. Quatre personnes ont été arrêtées.

Malgré l'interdiction préfectorale, le rassemblement pour "la défense des Calaisiens" s'est bien tenu. Une cinquantaine de protestataires ont bravé l’interdiction de se rassembler samedi 20 février dans la cité portuaire bordée par un camp de quelque 4 000 migrants. Quatre d'entre eux ont été interpellés, selon les autorités locales.

Les organisateurs, notamment un ancien militaire originaire de Calais dénommé Willy Destierdt, entendaient exprimer leur soutien au général Piquemal, interpellé lors d'une manifestation interdite organisée par le mouvement islamophobe Pegida le 6 février. Le général Piquemal a été commandant de la légion étrangère de 1995 à 1999, et n'est plus en service actif.

Ces manifestants, des ex-légionnaires ou parachutistes, voulaient initialement tenir un rassemblement au stade du Souvenir, mais la mairie de la ville avait affirmé que le lieu n'était pas disponible, avant que la préfecture ne prenne un arrêté d'interdiction de cette manifestation.

À la place, Willy Destierdt avait annoncé une "promenade citoyenne", par petits groupes qui devaient déposer à partir de 14h des gerbes de fleurs devant divers monuments honorant la mémoire de soldats français morts au combat.

Course poursuite

De 20 à 30 personnes, selon la préfecture, dont plusieurs bérets rouges (parachutistes) et bérets verts (légionnaires) arborant des médailles militaires, avaient répondu à son appel. Ils ont joué au chat et à la souris avec les forces de l'ordre pendant près d'une heure.

Destierdt est parvenu à déposer une gerbe devant le monument aux morts des cheminots, face à la gare de Calais. Auparavant, il avait tenté de déposer des fleurs face à l'Hôtel de Ville, devant le monument au Souvenir français dédié aux "morts pour la France" d'avant les deux guerres mondiales. Sans succès, en raison de la présence de cordons de CRS, qui ont interpellé l'ancien militaire.

Trois autres manifestants ont ensuite été interpellés pour avoir tenté d'enfreindre l'interdiction de se rassembler, soit un total de quatre selon le sous-préfet de Calais, Vincent Berton. Peu avant 15h, les CRS ont dispersé les manifestants, dont le rassemblement a pris fin. "Tout ça s'est fait sans heurt", s'est félicité le sous-préfet. "Nous n'avons pas besoin de perturbateurs (...), on est déjà dans une situation difficile, cette ville a besoin de sérénité et de calme", a-t-il ajouté.

Le 6 février, lors d'une manifestation hostile aux migrants organisée par Pegida, une vingtaine de personnes avaient été interpellées. Parmi elles, donc, le général Christian Piquemal, 75 ans, poursuivi pour "participation à un attroupement qui ne s'est pas dissout après sommation". Son procès doit avoir lieu le 12 mai au tribunal de Boulogne-sur-Mer.

Avec AFP