logo

Un scrutin marqué par une forte abstention

Les européennes s'achèvent avec la perspective d'une forte abstention et d'une victoire des conservateurs face à leurs premiers rivaux, socialistes et socio-démocrates. Le taux de participation en France était de 33,18 % à 17h00 (GMT+2).

AFP - Les élections européennes s'achèvent dimanche avec la perspective d'une forte abstention et d'une victoire des conservateurs face à leurs premiers rivaux, socialistes et socio-démocrates.

Si l'abstention, en hausse constante depuis 30 ans, n'enregistre pas de nouveau record, elle ne devrait pas non plus connaître de baisse notable, vu les taux de participation enregistrés à la mi-journée dimanche.

Au Portugal, en Italie ou en Roumanie, ils étaient en baisse par rapport aux européennes de 2004.

En Pologne, le plus peuplé des pays de l'Est entrés dans l'UE depuis 2004, la participation intermédiaire ne dépassait pas 6,65%.

Même si c'est légèrement mieux qu'en 2004 à la même heure (5,94%), le Premier ministre Donald Tusk a dit s'attendre à une participation totale d'"environ 25%" seulement.

En France, si la participation était aussi en légère hausse dimanche à la mi-journée (14,81% contre 13,65% en 2004), les instituts de sondage s'attendentaient à une abstention au moins aussi forte qu'en 2004, où elle avait atteint 57,2%.

Le président de la Commission européenne, le Portugais José Manuel Barroso, a néanmoins encore tenté de mobiliser les électeurs dimanche, qualifiant le Parlement européen d'"assemblée chaque jour plus importante".

Les 736 eurodéputés qui seront élus à l'issue de ce scrutin dans les 27 pays de l'Union européenne devraient en effet gagner encore en prérogatives si le traité de Lisbonne entre en vigueur.

Pour beaucoup d'électeurs, le rôle du Parlement reste cependant confus, ce qui alimente l'abstention. Ainsi, les eurodéputés ne désignent pas la Commission européenne, ils ne font qu'entériner le choix des 27 gouvernements.

La plupart des dirigeants européens se sont déjà prononcés pour la reconduction de M. Barroso à la tête de la Commission. Seule une défaite des conservateurs du Parti populaire européen (PPE), auquel il appartient, pourrait les obliger à envisager un candidat alternatif.

Mais aucun institut de sondage n'anticipe un tel renversement. Tous s'attendent à une nouvelle victoire des conservateurs, qui gouvernent déjà une vingtaine de pays européens et devraient devancer nettement les socialistes et socio-démocrates, malgré la montée du chômage et la crise économique.

Selon les projections de chercheurs de la London School of Economics, le PPE pourrait récolter 262 sièges contre 149 au Parti socialiste européen (PSE), 85 aux Libéraux et 5O aux Verts.

Le PPE perdrait néanmoins quelques sièges, en raison de la scission des conservateurs britanniques, tchèques et polonais, les plus eurosceptiques. Ils pourraient réunir 53 députés et former un nouveau groupe.

En Grande-Bretagne, où les européennes se sont tenues jeudi en même temps que des élections locales, tout le monde s'attendait à une débâcle des  travaillistes, qui pourrait fragiliser plus encore le Premier ministre Gordon Brown.

Les sondages donnaient le Labour loin derrière les Tories de David Cameron, mais également à la traîne par rapport à la petite formation Ukip, qui exige que le Royaume-Uni quitte l'Union européenne.

Même si cela ne devrait pas chambouler l'équilibre politique au sein de l'hémicyle strabourgeois, d'autres formations extrêmes devraient progresser et entrer au Parlement européen.

Le parti islamophobe de Geert Wilders aux Pays-Bas a remporté dès jeudi 17% des voix et quatre sièges.

En Hongrie, le parti d'extrême droite Jobbik peut prétendre à un ou deux sièges. En Slovaquie, les ultranationalistes du SNS devraient obtenir leur premier siège.

En Autriche, l'extrême droite du FPÖ/BZÖ devrait également progresser.

Les premiers résultats officiels sur la couleur politique du Parlement devaient être connus à partir de 20h00 GMT, mais dès le début de soirée des sondages effectués à la sortie des bureaux de vote devaient donner la tendance.