
Ulcérés par le tir d'une fusée à longue portée par Pyongyang, en violation de plusieurs résolutions de l'ONU, les États-Unis et ses alliés asiatiques ont riposté en visant les finances du régime de Kim Jong-un.
Les États-Unis et ses alliés asiatiques ont riposté aux programmes balistique et nucléaire du régime nord-coréen en visant les finances de Pyongyang, sans attendre l'issue des négociations au Conseil de sécurité sur de nouvelles sanctions. Et ce, après que la Corée du Nord a tiré dimanche une fusée à longue portée, en violation de plusieurs résolutions de l'ONU.
Premier à en faire les frais, le complexe industriel intercoréen de Kaesong. Des centaines de camions sud-coréens ont traversé jeudi matin la frontière avec le Nord pour récupérer équipements et biens produits sur ce site, que Séoul a unilatéralement décidé de fermer. La Corée du Sud a qualifié d'"inévitable" la fermeture de la zone industrielle de Kaesong. Présentée à son ouverture en 2004 comme le symbole de la "réconciliation", elle était un des ultimes projets communs de coopération entre les deux voisins ennemis et une source vitale de devises étrangères pour le régime nord-coréen sous perfusion.
it
Séoul a accusé mercredi Pyongyang d'avoir utilisé des centaines de millions de dollars de devises recueillies à Kaesong pour financer ses programmes d'armement. La fermeture du complexe a été jugée "injuste" par l'association représentant les 124 entreprises manufacturières sud-coréennes qui employaient à Kaesong 53 000 Nord-Coréens. Les chefs d'entreprises du Sud voyant leurs activités sacrifiées sur l'autel de la politique. De son côté, Pyongyang a ordonné à tous les Sud-Coréens de quitter immédiatement la zone industrielle.
Rendre obligatoires les sanctions existantes
De son côté, le Sénat américain a adopté mercredi soir de nouvelles sanctions unilatérales. Barack Obama avait d'ailleurs qualifié dimanche ce tir d'une fusée nord-coréenne à longue portée de menace directe pour la sécurité des États-Unis.
Le secrétaire d'État adjoint américain pour l'Asie, Daniel Russel, a estimé que la décision de Séoul était un "indicateur incontestable de la gravité avec laquelle ils observent les provocations" de Kim Jong-un , le dictateur nord-coréen.
Les sénateurs américains ont à l'unanimité voté mercredi soir un texte qui rend obligatoires des sanctions existantes contre toute personne ou entreprise aidant le régime de Pyongyang, notamment dans l'acquisition de matériaux pour fabriquer des armes de destruction massive.
"Ce régime dictatorial doit apprendre que ses actions auront des conséquences", a déclaré Paul Ryan, président de la Chambre des représentants, qui doit désormais approuver le texte.
Le Japon a également annoncé de nouvelles sanctions, notamment une interdiction d'accès aux ports japonais des navires nord-coréens, "y compris ceux à caractère humanitaire".
Les négociations entre Washington et Pékin sur une nouvelle résolution de l'ONU piétinent en raison des réticences de la Chine, principal allié de Pyongyang, qui redoute que l'effondrement du régime nord-coréen ne permette l'avènement d'une Corée réunifiée alignée sur les États-Unis.
Avec AFP