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Heurts à Téhéran entre opposants et partisans d'Ahmadinejad

Des partisans du président iranien Mahmoud Ahmadinejad et du candidat réformiste Mehdi Karoubi se sont violemment affrontés samedi soir place Sarv, à Téhéran, après un vif débat télévisé entre les deux candidats.

Des partisans et opposants du président iranien Mahmoud Ahmadinejad se sont affrontés samedi soir sur une place de Téhéran, où plusieurs véhicules ont été incendiés, a déclaré un témoin à Reuters.

Les heurts se sont produits place Sarv, dans le nord-ouest de la capitale, et opposaient des supporters d'Ahmadinejad à des partisans du candidat réformiste Mehdi Karoubi, un des trois rivaux du président sortant à la présidentielle du 12 juin.

La veille, des échauffourées avaient eu lieu entre des partisans d'Ahmadinejad et ceux d'un autre candidat, M irhossein Moussavi.

Un débat télévisé houleux

Le président iranien Mahmoud Ahmadinejad a répliqué aux accusations de mensonge du candidat réformateur Mehdi Karoubi sur les performances de son gouvernement par un déluge de chiffres et diagrammes lors d'un débat télévisé samedi.

"La première condition pour un gouvernement est d'être honnête et la première règle est de ne pas mentir", a dit M. Karoubi, qui est l'un des quatre candidats en lice pour le scrutin présidentiel du 12 juin.

M. Ahmadinejad a produit lors de ce débat une litanie de chiffres officiels, avec une série de diagrammes à l'appui, démontrant selon lui que les performances de son gouvernement étaient inégalées par rapport à celles des précédents.

"Tous les chiffres des experts contredisent ceux que vous fournissez", a-t-il dit à M. Ahmadinejad en remarquant que "l'inflation est bien plus élevé que vous ne le dites" et que "le chômage a augmenté".

M. Ahmadinejad a affirmé que selon les chiffres de la banque centrale l'inflation était "maintenant inférieure à 15%". La banque donnait une inflation de plus de 25% sur un an en février dernier.

M. Ahmadinejad a reproché à M. Karoubi d'être "mal informé", et a estimé que les chiffres qu'il produisait représentaient "un désaveu pour vos amis réformateurs".

Quand M. Karoubi l'a attaqué ensuite sur la "corruption financière" et une histoire de fonds manquant quand M. Ahmadinejad était maire de Téhéran (2003-2005), le président a répliqué sur sa fortune personnelle.

"Vous n'avez aucune preuve de détournement de fonds", a-t-il dit, avant de lui demander "comment avez vous acheté votre maison?". Ces attaques ont visiblement déstabilisé M. Karoubi.

Le président l'a accusé ensuite d'avoir perçu des fonds quand il présidait le parlement d'un homme d'affaires ensuite mis en prison, Chahram Jazayeri.

M. Karoubi, qui est un religieux, a été en charge à ce titre pendant de longues années d'une des fondations charitables les plus riches du pays.

Il a argué qu'il était habilité à recevoir des fonds pour cette oeuvre, qu'il n'avait "jamais demandé d'où venait cet argent et que M. Jazayeri ne (lui) a jamais rien demandé en échange".

M. Ahmadinejad a longuement insisté sur sa propre probité et celle de sa famille, en engageant M. Karoubi, qui possède un journal très populaire à "publier tout ce qu'il peut trouver sur (sa) propre fortune".