Plus d'un mois après la nuit du Nouvel An marquée par de nombreuses agressions sexuelles, Cologne a prévu de déployer d'importants moyens sécuritaires pour la tenue de son carnaval qui débute jeudi, avec une manifestation consacrée aux femmes.
Secouée par des violences attribuées à des migrants le soir du Nouvel An, la ville allemande de Cologne enfile son costume sécuritaire pour garantir que son carnaval, qui s'ouvre jeudi 4 février, se déroulera dans le calme.
Le coup d'envoi des festivités sera donné, comme le veut la tradition, à 11 h 11 locales (10 h 11 GMT), et elles débuteront par la "Weiberfastnacht", le carnaval des femmes, invitées à couper les cravates des hommes en signe de dépossession du pouvoir.
À l'image de la maire, Henriette Reker, qui a encore répété lundi que "tout le monde doit pouvoir fêter le carnaval sans danger", les autorités locales ont multiplié ces derniers jours les interventions pour rassurer les "Jecken" (les "fous" du carnaval) qui vont descendre par milliers dans la rue.
La nuit du Nouvel An est encore dans tous les esprits. Ce soir-là, le centre-ville avait été le théâtre d'agressions de la part d'hommes en bandes, essentiellement à l'encontre des femmes.
Le mot d'ordre est donc d'éviter de nouveaux incidents lors des festivités prévues pour durer jusqu'à mercredi et qui attirent chaque année 1,5 million de visiteurs. "Aucune forme de violence n'a sa place au carnaval", a insisté le chef de la police de Cologne Jürgen Mathies, nommé début janvier après la démission de son prédécesseur provoquée par les événements du réveillon.
Un point sécurité installé pour les femmes en centre-ville
Au total, 2 500 policiers venus de toute l'Allemagne seront présents dans les rues, trois fois plus que l'an passé, pour un budget sécurité de 360 000 euros.
Un "point sécurité pour les femmes" sera installé en centre-ville pour informer et le cas échéant venir en aide aux personnes qui rencontreraient des problèmes lors du premier jour du carnaval et du "Lundi des Roses", traditionnel acmé des festivités.
La nuit, grâce à des spots transportables, certains endroits de la ville seront plus éclairés qu'à l'accoutumée pour éviter "certains coins sombres", a également indiqué la ville. Des volontaires de la Croix-Rouge et des bénévoles supplémentaires auprès des pompiers viendront également prêter main-forte pour encadrer le carnaval.
Signe du traumatisme créé, les violences de la nuit du 31 décembre auront leur place dans le défilé du "Lundi des Roses". Sur l'un des chars, "Mutter Colonia" (Mère Cologne), incarnation habituellement joyeuse de la ville mais cette fois-ci marquée par les évènements, pleure et ses lunettes teintées, lui permettant de voir la vie en rose, sont cassées.
Avec AFP