Deux mois après qu'un bombardier russe a été abattu par l'aviation turque au-dessus de la frontière syrienne, Ankara a condamné, samedi, une nouvelle violation de son espace aérien par un avion russe. "Une propagande sans fondement", selon Moscou.
La tension est de nouveau ravivée entre Ankara et Moscou. L'Otan et la Turquie, membre de l'Alliance, ont fermement condamné, samedi 30 janvier, une nouvelle violation de l'espace aérien turc par l'aviation russe, intervenue la veille. Le président Recep Tayyip Erdogan a mis en garde la Russie contre les "conséquences" de ces "actes irresponsables".
De son côté, le ministère russe de la Défense a qualifié de "propagande sans fondement" les déclarations d'Ankara.
La mise en garde de la Turquie intervient deux mois après qu'un bombardier russe a été abattu fin novembre par l'aviation turque au-dessus de la frontière syrienne, provoquant une grave crise diplomatique entre Moscou et Ankara.
"Actes irresponsables"
"La Russie devra assumer les conséquences si elle continue de telles violations contre les droits souverains de la Turquie", a déclaré le président turc à la presse, à l'aéroport d'Istanbul. "De tels actes irresponsables ne profitent ni à la Fédération de Russie, ni aux relations entre l'Otan et la Russie, ni à la paix régionale ou globale", a-t-il ajouté.
Ankara a convoqué vendredi l'ambassadeur russe Andreï Karlov pour lui faire part de sa "ferme condamnation" d'une nouvelle violation de son espace aérien par un avion russe, a annoncé samedi le ministère des Affaires étrangères, dénonçant une "attitude irresponsable".
"Un Su-34 appartenant à l'aviation russe a violé l'espace aérien à 11H46 locale hier" (09H46 GMT vendredi), a affirmé le ministère dans un communiqué, sans préciser le lieu. Mais, selon lui, "cette violation est une nouvelle indication concrète que la Russie agit pour créer des problèmes en dépit des mises en garde claires de notre pays et de l'Otan".
L'Otan a immédiatement emboité le pas à la Turquie, enjoignant Moscou de "respecter pleinement" son espace aérien.
Appel au "calme" et à la "désescalade"
Comme lors de la crise de novembre, Jens Stoltenberg, le secrétaire général de l'Alliance, a appelé au "calme et à la désescalade", saluant les contacts entre Ankara et Moscou.
La Russie mène une intense campagne de bombardements en Syrie depuis le 30 septembre pour venir en aide au régime de son allié Bachar al-Assad. Elle est souvent critiquée par les rebelles et l'Occident qui l'accusent de viser des groupes non jihadistes et de faire des victimes civiles.
Parallèlement, des représentants de l'opposition syrienne et du régime de Damas sont depuis samedi à Genève pour mener des discusions dans l'espoir de mettre un terme à cinq ans de guerre.
Avec AFP