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"L'échappée"

Au menu de cette revue de presse française, jeudi 28 janvier, la démission de la ministre de la Justice Christiane Taubira.

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A la Une de toute la presse française, ce matin, la démission de la ministre de la Justice, Christiane Taubira, qui a dit quitter le gouvernement «sur un désaccord politique majeur», la déchéance de nationalité.
«Parfois résister c'est rester, parfois résister c'est partir. Par fidélité à soi, à nous. Pour le dernier mot à l'éthique et au droit» - voilà pour l’explication officielle, à la une de l’Humanité, qui juge que ce départ «acte non seulement l’impossibilité de faire avancer des mesures progressistes, mais même de freiner l’évolution vers la droite» de l’exécutif. Une rupture qui «enterre les dernières illusions de nombreux partisans de la gauche, qui trouvaient encore en (Christiane Taubira) un port d’attache au gouvernement». La garde des Sceaux a finalement quitté son ministère à vélo, privant François Hollande et Manuel Valls de leur «dernière caution de gauche», confirme Libération. «L’unité de la majorité s’éloigne», regrette le journal, en évoquant «l’échappée» de Christiane Taubira - qu’on retrouve à la Une sous le trait de crayon de la dessinatrice Catel, festival de la bande dessinée d’Angoulême oblige. «L’équilibre est rompu», constate Libé. «Dans un gouvernement qui penchait de plus en plus vers le centre, Christiane Taubira était «au rappel», comme on dit sur les voiliers: par sa simple présence sur la gauche du bateau, elle assurait une certaine stabilité; sautant à l’eau, elle le laisse gîter dangereusement».
«Au revoir la gauche», titre le Parisien. Pour le journal, Christiane Taubira «était dans une situation intenable», et sa démission était inéluctable, tant la ministre était «viscéralement opposée» à la déchéance de nationalité. Mais si son départ atterre l’aile gauche de la gauche, une très grande majorité de Français semble l’approuver - c’est ce que fait apparaître un sondage commandé par le Parisien, qui indique que 73 % se disent «satisfaits» de cette décision, 65 % jugeant même que Christiane Taubira a été «une mauvaise ministre de la Justice». Quel sera donc le prix de sa démission pour François Hollande? Dans le dessin de Ransom, on le voit remerciant sa ministre: «Grâce à toi, nous avons pu mener à terme le mariage pour tous et le divorce de la gauche». Le mariage pour tous, le divorce de la gauche. Une partie de la droite n’a jamais pardonné l’un et se réjouit, forcément, de l’autre. «La démission de Taubira aggrave la fracture» de la majorité, se réjouit le Figaro, qui juge qu’«il était temps» que la garde des Sceaux, accusée de «terrorisme intellectuel», présente sa démission. «Que retiendra-t-on de ses trois années et demie au ministère? «Le mariage pour tous!», répondent les inconditionnels de la «modernité»». «Pour le reste, la pasionaria de la Place Vendôme mérite d’être classée parmi les pires ministres de la Justice de la Ve République et l’on gage que Manuel Valls n’est pas loin de partager cet avis». Valls dont un proche, Jean-Jacques Urvoas, va remplacer Christiane Taubira à la Justice. D’après l’Opinion, le départ de l’une  marque «la montée en puissance» de l’autre, mais ne laisse pas forcément augurer d’un rebond du Premier ministre.
«Taubira part, la déchéance (de nationalité) reste», titre la Croix, qui  précise que la mesure «ne visera plus explicitement les binationaux» mais que «de nombreuses questions restent en suspens». Manuel Valls n’en a pas encore fini avec ce débat. Et que dire du problème autrement épineux du chômage. Depuis le début du mandat de François Hollande, la France compte 700 000 chômeurs de plus, rappellent les Echos, qui parlent – déjà- de «l’échec du quinquennat» Hollande.
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