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Guantanamo, EI, climat... ce qu'a dit Obama lors de son dernier discours sur l’état de l’Union

À l'occasion de son traditionnel et ultime discours sur l’état de l’Union, Barack Obama s'est employé mettre à son bilan en valeur. Tout en exhortant les Américains à aller de l'avant et à ne pas céder à la peur. Extraits.

Dernière occasion pour Barack Obama de s'adresser à ses concitoyens en prime-time avant que le pays ne bascule complètement dans une véritable frénésie électorale, le président américain a profité de son ultime discours sur l’état de l’Union, mardi 12 janvier devant les élus du Congrès à Washington, pour défendre son bilan.

Déterminé à marquer le contraste avec les républicains, qui espèrent lui succéder à la Maison Blanche en 2017, le président a exhorté les États-Unis à ne pas céder à la peur, face aux turbulences économiques comme face à la menace du groupe État islamique  (EI) qu'il a appelé à ne pas surestimer. France 24 fait le point sur ses principales déclarations.
 

-Sur l’économie américaine

Alors que le favori des primaires républicaines, Donald Trump, multiplie les déclarations alarmistes sur la mauvaise santé économique des États-Unis, le président américain a tenu à rappeler ce qu’il considère comme des évidences.

"Laissez-moi commencer avec l'économie et un fait basique : les États-Unis d'Amérique, à l'heure actuelle, ont l'économie la plus forte, la plus durable du monde, a-t-il débuté lors de son discours. Tous ceux qui affirment que l'économie américaine est en déclin, ce n'est que de la fiction politique. Mais ce qui est vrai, et c'est la raison pour laquelle beaucoup d'Américains sont inquiets, c'est que l'économie change profondément, des changements qui ont démarré longtemps avant la grande récession qui nous a frappés".

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Guantanamo, EI, climat... ce qu'a dit Obama lors de son dernier discours sur l’état de l’Union

-Sur l’organisation État islamique

En termes de politique extérieure, Barack Obama a souligné que la priorité numéro un est de protéger les citoyens américains et de lutter contre les réseaux terroristes. Mais à l'attention de ses adversaires républicains, le président a également mis en garde contre les déclarations excessives sur l'EI qui "font le jeu" des jihadistes. "Des masses de combattants à l'arrière de pick-ups et des esprits torturés complotant dans des appartements ou des garages posent un énorme danger pour les civils et doivent être arrêtés. Mais ils ne représentent pas une menace existentielle pour notre Nation, a-t-il martelé. Nous devons simplement les désigner pour ce qu'ils sont : des tueurs et des fanatiques qui doivent être éradiqués, pourchassés et détruits".

Sûr de son effet, il a ajouté : "Si vous doutez de l'engagement de l'Amérique - ou du mien - pour que justice soit faite, demandez à Oussama Ben Laden ! Si vous vous en prenez aux Américains, on ira vous chercher. Cela prendra peut-être du temps, mais on a la mémoire longue et la portée de notre action est sans limite".

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Guantanamo, EI, climat... ce qu'a dit Obama lors de son dernier discours sur l’état de l’Union

-Sur l’immigration

Évoquant les vagues d'immigrations successives qui ont marqué l’histoire des États-Unis, Barack Obama a appelé à garder le cap : "À chaque fois, certains nous disaient d'avoir peur de l'avenir [...] À chaque fois, nous avons vaincu ces peurs".

Début décembre, la Maison Blanche avait déjà dénoncé les propos "cyniques" et "destructeurs" de Donald Trump après sa proposition visant, sur fond de craintes d'attentats jihadistes, à interdire temporairement l'entrée des États-Unis aux musulmans.

-Sur Guantanamo

Le président a aussi replacé au premier plan une ancienne promesse de campagne sur laquelle il a jusqu'ici échoué : fermer la prison de Guantanamo, ouverte après les attentats du 11 septembre 2001. "Elle coûte cher, elle est inutile, et elle n'est qu'un tract de recrutement pour nos ennemis", a-t-il lancé, sous des applaudissements nourris.

>> À lire sur France 24 : "Les chances de fermer la prison de Guantanamo sous Obama s'amenuisent"

-Sur Cuba

Mettant en avant le chemin parcouru depuis l'annonce, il y a un an, du rapprochement avec Cuba, il a nouvelle fois appelé le Congrès à lever l'embargo économique américain. "Cinquante ans passés à isoler Cuba n'ont pas réussi à promouvoir la démocratie et nous ont fait reculer en Amérique latine. Vous voulez renforcer notre leadership et notre crédibilité sur le continent ? Admettez que la Guerre froide est finie. Levez l'embargo !", a-t-il lancé.

-Sur le changement climatique

Sur les questions environnementales, Barack Obama s’est, là encore, adressé à ses rivaux républicains, dont une frange nie la responsabilité de l’activité humaine sur le réchauffement climatique. "Si quelqu'un veut encore nier la science autour du changement climatique, allez-y. Mais vous allez vous sentir assez seuls, parce que vous allez devoir débattre avec nos militaires, avec la plupart des patrons américains, avec la majorité des Américains, avec presque toute la communauté scientifique et avec 200 pays à travers le monde qui sont d'accord pour dire que c'est un problème et qui entendent le régler", a-t-il affirmé en référence à l’accord conclu début décembre à Paris.

>> À voir dans le Revue de presse : "Obama, canard boîteux"

Et d’ajouter : "Même si la planète n'était pas en jeu, même si 2014 n'avait pas été l'année la plus chaude jamais enregistrée, jusqu'à ce que 2015 s'avère encore plus chaude, pourquoi voudrions-nous laisser passer la chance pour les entreprises américaines de produire et de vendre l'énergie du futur ?"

-Sur le cancer

Les bouleversements en cours sont chargés de promesses, telles que "des découvertes médicales fantastiques", a souligné Barack Obama, avant d'annoncer un "nouvel effort national" contre le cancer. Et de citer le vice-président, Joe Biden, selon lequel "l'Amérique pourrait soigner le cancer comme elle a su conquérir la Lune".

-Sur sa présidence

Pour Barack Obama, ses deux mandats ont toutefois été marqués par la détérioration du climat politique américain. "C'est l'un des rares regrets de ma présidence, que la rancœur et la suspicion entre les partis se soient aggravées au lieu de s'améliorer. Je n'ai aucun doute qu'un président avec les talents de Lincoln ou de Roosevelt aurait pu davantage combler les fossés, et je garantis que je vais continuer à essayer tant que je serai en fonction".

Avec AFP